Des cas de décès passés sous silence, manque de transparence… : Pourquoi la communication du ministère de la Santé connaît autant de ratés

par pierre Dieme

Les autorités du ministère de la Santé et de l’Action sociale, qui avaient rencontré des hommes de médias, au début de la pandémie, leur avaient promis une « parfaite collaboration », dans leur communication de crise. Avec un mot d’ordre, répété en boucle : priorité à la « transparence ». Voilà pour la théorie. En pratique, c’est autre chose, et certains observateurs ne se sont pas privés de le rappeler.

Les agents de Abdoulaye Diouf Sarr, qui avaient promis que tous les avis de décès  seraient rendus publics dès leur survenance, ont passé outre. En effet, des cas de décès avérés lié au Covid-19 n’ont pas été communiqués, du moins pour le moment, alors que les patients ont succombé depuis plus de 24 heures.

Ainsi, dans les rangs de la presse, on s’inquiète d’une « situation de décalage », on se désole de l’attitude des services du ministère de la Santé qui passent sous silence des faits notables.

Des cas de décès passés sous silence

Pour les annonces de décès, il était convenu que l’âge, le sexe et peut être l’adresse des patients décédés ne doivent pas être communiqués, sauf s’il s’agit d’un étranger. Seulement, le constat a été fait que les autorités sanitaires préfèrent apporter des détails sur l’identité de victimes moins connues et pas pour d’autres. On voit alors la bizarrerie d’une situation où les règles de base sont voilées par l’autorité elle-même.

Par ailleurs, les autorités sanitaires n’ont curieusement plus parlé de cas de décès à Touba depuis quelques jours, pour ceux à qui cela aurait échappé. La communication sur l’état de santé des patients avec une forme grave de la Covid-19 n’a pas varié depuis lors. Et ce, malgré les quelques décès causés par le coronavirus ces dernières heures.

Aucun cas de décès n’est à ce jour signalé. « L’état de santé des patients hospitalisés est stable ». Ces phrases montrent que le ministère de la Santé et de l’Action sociale manque de clarté et ne dit pas toute la vérité aux sénégalais. Un jugement sévère qui n’épargne pas la communication du département de Diouf Sarr. Et, si ça continue, la confiance envers le département de Diouf Sarr pourrait s’éroder.

C’est sur fond de précipitation que se font les enterrements

Si le ministre de la Santé a pris garde de ne jamais dévoiler l’identité et l’adresse des patients décédés, ce sont les familles des victimes qui en parlent le mieux, en apportant des démentis.

Ceux qui disent ne pas croire aux informations distillées par l’autorité sanitaire pourraient avoir raison. Certains dénoncent en effet le manque de transparence du ministre de la Santé qui « manipule les populations ».

Sans nul doute, ces dernières semaines furent l’apogée des démentis. Et, il est clair que maintenant c’est sur fond de précipitation que se font les enterrements des personnes décédés de la Covid-19. Avant même la délivrance des résultats des examens virologiques souvent cachés en cas positif.  

Face à l’épidémie de coronavirus et ses conséquences, on ne peut pas appliquer les vieilles recettes de la communication de crise. Par ailleurs, les chiffres publiés  par le ministère de la Santé et de l’Action sociale et ceux obtenus au niveau local différent depuis quelques jours. (Voir par ailleurs)

Dakaractu

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