Mamadou Talla ou la phobie d’une année blanche

par pierre Dieme

Que pourrait-on reprocher au ministre de l’éducation ? Pas d’avoir essayé de sauver l’année académique. Mais, le solo de l’Etat dans son entêtement a quelque peu plombé l’envol d’une  reprise et d’une pacification de l’espace scolaire.

Mamadou Talla et la grande bataille. Un titre qui colle au difficile contexte du secteur éducatif sénégalais. Coincé entre le ministère de la santé et de l’action sociale et le département chargé des Transports, le  ministre de l’éducation nationale a une tâche  est complexe. Selon les spécialistes de l’éducation, l’attitude du ministre de l’éducation nationale a quelque chose de positif. « Il a au moins essayé à maintes reprises de relancer l’année académique.» Les aléas sanitaires du covid-19 ne lui ont pas facilité la tâche. Repoussé à trois reprises, le redémarrage des cours dans les écoles a souffert, selon certains, « de tâtonnement spectaculaire de la part des décideurs. » Sous cet angle, sont masquées la volonté manifeste du ministre de l’éducation nationale, son approche conciliante pour une gestion concertée avec les acteurs mais aussi la qualité du dispositif pédagogique mis en place pour la reprise des enseignements apprentissage. À décharge. On peut lui reconnaitre sa présence continue au front jusqu’au départ (dés) organisé du retour des enseignants  vers leurs lieux respectifs de travail. Dès lors, Mamadou Tal la, depuis son arrivée au ministère, paie les contre coups de l’image laissée par un prédécesseur va-t’en guerre  et qui avait fini d’indisposer les enseignants et toute la famille éducative. Certes, les enseignants étaient en mouvement d’humeur pour des lenteurs administratives au niveau de la direction de la solde, aussi, avaient-ils fini de reconnaitre au nouveau ministre son talent de négociateur et son attitude respectueuse envers un corps auquel il appartient. Et sa dernière déclaration au lendemain du retour des enseignants a été saluée par les syndicats qui ont largement apprécié cette sortie de Mamadou Talla. Ces derniers qui a visage découvert vantent la rupture de leur ministre ne rejettent aucune proposition dans laquelle ils sont associé et écoutés. « Enfin un ministre qui nous respecte » s’est exclamé un syndicaliste membre du G7. A charge, Il revient, dès lors, à Mamadou Talla et à ses techniciens de rallonger leur volonté de sauver l’année par un rapprochement dynamique avec le G 7 mais aussi avec le G 20. Pendant huit ans, le secteur éducatif sénégalais a souffert d’une myopie de ses ministres. Avec cette lueur d’espoir dégagée par Mamadou Talla, que l’école puisse trouver une oreille attentive à ses problèmes aussi variés que complexes.

En définitive le slogan  » Tous contre une année blanche  » doit être porté par l’ensemble de la communauté dans une sous-région  ouest africaine où la reprise des enseignements apprentissage semble être la règle.

Pape Amadou Gaye

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