Gestion de la pandémie et situation scolaire préoccupante : Le Pr Amsatou Sow Sidibé partagée entre surprise et inquiétude.

par pierre Dieme

Elle fait partie de ces figures politiques qui ont répondu à l’appel du président de la République dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus. Le professeur Amsatou Sow Sidibé est revenu, au cours de notre entretien sur les peripéties de cette gestion liée au coronavirus qui a vu l’implication de plusieurs politiques, mais également, ce que cette gestion a engendré en trois mois de lutte acharnée contre un ennemi « invisible ». 

En effet, dès l’avènement de la pandémie de Covid-19, le président de la République a annoncé la mise en place d’un plan de guerre estimé à 1000 milliards pour faire face à la maladie. 

Cependant, plusieurs interprétations seront faites sur sa gestion qui, selon la présidente du mouvement Car Lenen, a montré certaines incohérences.  

« Il faut oser le dire, la gestion de la covid-19 n’a ps pu se faire avec une large concertation et une implication de tous. Nous pourrions mieux évoluer dans la perspective d’une bonne gestion qui demande l’avis de tout un chacun car, si on se rappelle bien, quand le président avait reçu les différentes forces vives de la nation, nous étions tous optimistes… », rappelle le professeur de droit. 

Malheureusement, la suite sera moins réjouissante pour défaut de concertation préalable, aussi c’est ce qui pousse Amsatou Sow Sidibé à penser, « qu’avec les  tâtonnements notés ces derniers jours, si les gens étaient plutôt invités à une gestion concertée, cela pouvait être évité ». 

La question de la transparence qui inquiète bon nombre de sénégalais, pourrait faire l’unanimité. « Mais il faut que les gens aient un aperçu de ce qui se passe réellement dans la gestion de cette crise », plaidera-t-elle. 

Assouplissement des mesures : les inquiétudes demeurent 

Avec les décisions récentes prises par le gouvernement et qui consistent à alléger les mesures relatives au couvre-feu, au transport interurbain etc…, le professeur, sans langue de bois, manifestera ses inquiétudes.  » L’État a fait ce qu’il pense être le mieux pour le pays. Mais, avec ces cas toujours en hausse et qui montrent que la maladie est bien présente, je suis inquiète ». Dans ce sens, elle appelera l’État, à intensifier la communication au niveau des communautés pour être plus efficace.  « L’État a certes sa partition à jouer, mais il fait aussi, que les populations fassent attention et soient plus responsables face au danger », préviendra encore Mme Amsatou Sow Sidibé. 

« Ne pensons pas à une année blanche » 

Contrairement à ce que penseraient certains, le professeur Amsatou Sow Sidibé est clair sur la question de l’annulation de l’année. « Cela reviendrait à sacrifier des générations. J’ai pratiquement enseigné pendant 40 ans à l’université. Donc, je sais bien ce que pourrait provoquer une année blanche »,avertit l’enseignante. 

Amsatou Sow Sidibé ira même jusqu’à préciser pour ceux qui parlent souvent de réouverture, que c’est simplement une reprise, car les classes n’ont pas été fermées, mais tout simplement suspendues pour éviter la propagation du virus. 

Concernant la reprise avortée, l’agrégée en droit rappelle qu’elle avait fait un tweet pour dire au président de voir d’abord si toutes les conditions sont réunies avant de procéder à cette reprise des classes. « L’État, ainsi que tous les acteurs de l’éducation sont appelés dans cette situation de crise scolaire provoquée par la pandémie, à mettre en pratique les moyens qu’il faut pour permettre à ces enfants de ne pas être exposés à une année blanche et donc, un avenir incertain… », conclura Mme Sidibé. 

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