Bouchons, course contre le couvre-feu, retard : le péril s’invite sur la route !

par pierre Dieme

Après trois mois d’immobilisme dû à la prévalence du nouveau coronavirus, les transporteurs du sous-secteur interurbain du Sénégal ont repris du service, avec respect des mesures barrières contre la propagation de la maladie à Covid-19.

A son annonce, jeudi dernier 04 juin en milieu de matinée, cette nouvelle a sonné comme une délivrance tant le «confinement» était synonyme de galère chez les nombreux chefs de carré sevrés de leur moyen de subsistance. Cette souffrance a connu des moments de pique qualifiés d’intenable par les transporteurs de Sédhiou, notamment la période du Ramadan suivie de la Korité (Eïd El-Fitr). Cette reprise du trafic interurbain risque tout de même de souffrir sous le coup de l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu revu de 23 heures à 05 heures. «Nous sommes en train d’étudier la nouvelle planification de nos horaires de départ. La situation actuelle ne nous permet pas de quitter Dakar la nuit et du coup, nous sommes dans l’obligation de prendre départ le matin», a déclaré Mamadou Fall Samb, dit Modou Fall, le président de la gare routière de Sédhiou, non moins propriétaire de bus horaire.

BOUCHONS, COURSE CONTRE LE COUVRE-FEU : LES INGREDIENTS D’ACCIDENTS RASSEMBLES 

Avec ces nouvelles dispositions afférentes à la circulation routière, dans ce contexte d’état d’urgence et de couvre-feu, toutes les voitures, à l’exception bien entendu des conducteurs détenteurs d’une autorisation spéciale, sont dans l’obligation de rouler entre 5 heures et 23 heures. Ce créneau horaire ne risque-t-il pas de créer un bouchon sur la chaussée ?

 Mamadou Fall Samb, le président de la gare routière de Sédhiou répond par l’affirmative. «Ce créneau horaire oblige nous les transporteurs à rouler tous le jour jusqu’à 23 heures le soir. Cela dit, la route sera très sollicitée durant ce temps-là. Si le conducteur ne fait pas face à une situation de retard, comme les contrôles intempestifs de routine de la Police, des pannes et le respect des mesures barrières à chaque étape notamment en Gambie, le voyage peut être possible. Mais, en cas de retard, le chauffeur pourrait être tenté de rouler plus vite contre le couvre-feu. Ce qui peut créer un accident».

Interpellé sur la conscience de ses collègues au volant, Modou Fall répond qu’en des situations d’exception, «il est difficile de contrôler et d’avoir en permanence la maîtrise requise pour surmonter les difficultés, pas tous en tout cas», dit-il. S’agissant du respect des mesures barrières durant le trajet, Mamadou Fall Samb ajoute que «la sensibilisation va se poursuivre, sans relâche». Mais du côté des populations, la crainte est loin de se dissiper. «Déjà, avec les élèves et enseignants transportés de Dakar vers l’intérieur du pays, de nombreux cas de positivités se sont déclarés dans les régions comme à Sédhiou, Kaffrine, Matam et Ziguinchor. De là donc à imaginer si les vannes sont ouvertes cette fois-ci pour permettre à tous de vaquer à leurs occupations, nous allons vers une catastrophe», prévient Aziz Ndaw, un ouvrier en activité de maçonnerie à Sédhiou trouvé au portail de la gare routière de Sédhiou.

 
 

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