Les manifestations se sont multipliées hier nuit dans plusieurs régions du Sénégal. Kaffrine n’est pas épargné. Maire de la commune, Abdoulaye Willane semble prendre le gouvernement pour responsable de ce qui est arrivé, à la fois sur le plan politique et sur le plan social. Selon le socialiste, l’Etat ne devait par céder à la pression sur la question des mosquées. «Je l’avais dit, il ne fallait pas reculer. Qui recule une fois, reculera deux fois, et il n’y a jamais deux sans trois », lance-t-il.
Ce mercredi, le Président Macky Sall a demandé aux ministres de l’Intérieur et du Transport de voir comment assouplir encore les restrictions. Mais avec les manifestations d’hier, le parlementaire se demande finalement ce que valent les initiatives envisagées. « C’est fini !, s’exclame-t-il. Tout cela est le fait de la façon dont les mesures ont été menées ».
Outre la faiblesse de l’Etat, Abdoulaye Wilane pointe du doigt les lenteurs et incohérences notées dans la distribution des vivres. « Depuis trois mois, on nous annonce des vivres. Et au même moment, l’activité économique est au ralenti. En un moment donné, il y a forcément un essoufflement. En plus, la distribution laisse en rade les vraies victimes de la Covid-19 au profit des familles qui ont bénéficié des bourses familiales », regrette-t-il.
Dès lors, le maire se demande si c’est parce que les parents n’ont plus rien à donner à leurs enfants. Et du coup, ils sont incapables de les retenir. Ce qui explique toute cette frustration exprimée pendant la nuit et en plein couvre-feu. Dans tous les cas, Wilane pense que les gouvernants y ont leur part de responsabilité. « Est-ce que le gouvernement, dans sa façon de gérer la crise n’y est pas pour quelque chose », s’interroge-t-il