Tant que le Gouvernement pensera qu’il peut agir normalement, il ne fera rien de bon. Car plus rien n’est normal dans le monde. Tous les paradigmes doivent changer, y compris la notion même d’année scolaire ou les critères de sa validité. J’avais dit dès le début de la crise que le pire c’est de ne pas se préparer au pire et de le voir advenir. C’est ce qui arrive en ce moment. Et ça ira malheureusement de pire en pire….
La plupart des pays qui ont levé ou assoupli les mesures restrictives, notamment en ce qui concerne les écoles et lieux d’enseignement, ont attendu d’avoir atteint le pic de la maladie ou amorcé la baisse de la courbe de propagation. Chez nous, par effet de mimétisme, on ouvre les écoles au moment où les cas augmentent de manière exponentielle.
Depuis Dakar, foyer chaud de la maladie, on organise le convoyage des enseignants aux quatre coins du pays dans des conditions totalement inappropriées. Cela ne pouvait conduire qu’à ce fiasco désastreux pour l’image de l’autorité et de l’école et traumatisant pour les élèves, les enseignants et les parents. Aujourd’hui tous les enseignants qui étaient dans la foule de liberté 5 deviennent des « cas », par la faute de quelques bureaucrates et politiciens incompétents et sans génie. Tous ces pauvres enseignants seront stigmatisés, indexés, écartés. Ils seront psychologiquement affectés par le rejet des communautés qu’ils sont allés servir.
J’avais déjà dit qu’à l’heure du bilan, il faudra bien qu’on nous rende des comptes. Pas seulement sur la gestion des milliards du Force Covid 19, mais aussi sur les décisions prises. Combien d’argent a été dépensé pour organiser ces voyages, acheter les produits d’entretien, masques et autres pour les écoles pour une rentrée que toutes les personnes douées d’un minimum de raison savaient impossible. Pourquoi a-t-on mis en danger, si bêtement, la vie des enseignants, des élèves et des familles?
Il est temps d’arrêter de jouer avec le feu. Les cours ne peuvent pas reprendre avant deux mois au moins. Et comme l’hivernage arrive à grand pas et qu’il ne serait pas possible de les reprendre en cette période, je propose que l’année scolaire soit officiellement suspendue jusqu’au mois d’octobre. On pourrait ainsi travailler à une rentrée à partir du 1er Octobre.
L’année serait ensuite poursuivie du deux mois pleins, en octobre et novembre, en rationalisant le calendrier et en augmentant, s’il le faut, le nombre d’heures de cours. Les examens pourraient alors être organisés en décembre.
L’année suivantes démarrerai en janvier 2021, avec un calendrier revu, pour se terminer en fin juillet 2021.