La reprise des cours dans les classes d’examen initialement prévue, ce mardi, n’aura pas lieu. Pour cause, le président de la République a décidé hier, tard dans la nuit, de reporter à une date ultérieure le retour dans les classes. Raison invoquée : des cas de Covid-19 détectés chez des enseignants à Ziguinchor. Suffisant pour créer une cacophonie totale au niveau de l’école et de ses acteurs. L a deuxième rentrée des classes au Sénégal, Covid-19 obligeant, n’est pas partie pour être effective, ce mardi 02 juin 2020, date initialement arrêtée pour reprendre les enseignements-apprentissages dans les classes d’examen.
Alors que la grande majorité des enseignants et élèves concernés par cette reprise au forceps des cours, sur fond de menace du nouveau coronavirus, avaient rejoint les localités respectives où se trouvent leurs établissements scolaires, voilà qu’une décision de dernière minute du chef de l’Etat vient renverser la donne. En effet, c’est vers 23h 30 que l’information officielle est tombée, via la Radio Télévision Sénégalaise (Rts). Le président de la République, Macky Sall, venait de reporter à une date ultérieure la reprise des cours dans les classes d’examen, sur l’étendue du territoire national. Les enseignants et élèves qui avaient fait des centaines de kilomètres pour rejoindre les établissements scolaires, comme les administratifs de l’école, autorités du ministère de tutelle et responsables des services déconcentrés de l’Etat qui s’activaient depuis lors aux dispositions idoines d’une reprise sécurisée dans les écoles voient leurs efforts réduits à … zéro.
En constatant la cacophonie totale qui s’empare du système éducatif dans un contexte où la pandémie de Covid-19 continuait de dicter sa loi. Du coup, le G7 de l’enseignement qui dénonçait le pilotage à vue de la tutelle obtient raison devant les autorités. Dans une déclaration transmise avant-hier, dimanche 31 mai 2020, l’organisation intersyndicale regroupant les sept principaux syndicats d’enseignement du pays disait avoir pris acte de la décision de reprise des cours à la date du 2 juin 2020, annoncée par le Chef de l’Etat à l’occasion du Conseil des ministres du 6 mai 2020, non sans «condamner avec la dernière énergie le pilotage à vue effectué par les services du ministère de l’éducation nationale (Men) mettant ainsi en péril la vie des soldats du savoir dont la nation a le plus besoin». Face à cette démarche cavalière sans issue, le G7 exigeait « l’implication effective des partenaires sociaux dans toutes les initiatives pour une reprise des enseignements et apprentissages dans un espace scolaire sain et sécurisé». Du côté des parents d’élèves, les inquiétudes et les appréhensions avaient fini de gagner les cœurs face aux incertitudes d’une reprise forcée, alors que la Covid-19 ne cessait d’étaler ses tentacules dans tout le Sénégal, en touchant presque toutes les régions. Reste maintenant à savoir si cette rentrée des classes se fera un jour, face à une ennemie invisible, sournoise et loin d’avoir jeté les armes.
LES ÉCOLES PRIVÉES CATHOLIQUES REPORTENT LEUR RENTRÉE
Les écoles privées catholiques ne retourneront pas en classe, ce mardi, 2 juin. Elles l’ont fait savoir à quelques heures de la réouverture des classes pour les élèves en classe d’examen avant que l’Etat ne procéde au report. Dans un communiqué parvenu à emedia.sn, les établissements de l’office Diocésain de l’enseignement catholique de Dakar indique que leurs écoles ne sont pas prêtes à recevoir les élèves le 2 juin pour non-respect du protocole sanitaire par les responsables dédiés. « Prenant toute la mesure de leur pleine responsabilité, les écoles de l’office Diocésain de l’enseignement Catholique de Dakar se donnent le temps de se préparer à recevoir les apprenants », indique le document.
Par conséquent, souligne la note, les établissements rouvrent sans les élèves. D’après l’office Diocésain de l’enseignement catholique de Dakar, cette mesure est motivée par la conscience de ne pas mettre la vie des élèves, des personnels et de leurs familles en danger. Selon le communiqué, les directions sont ouvertes pour continuer la préparation et s’assurer que tous les préalables sont remplis pour une arrivée des élèves le jeudi 4 juin prochain. D’un autre côté, le collège cardinal Hyacinthe Thiandoum a fait un communiqué pour dénoncer le non-respect des engagements pris par le ministre de la Santé pour assurer une bonne reprise des cours. D’après cet établissement l’Etat avait promis de doter tous les établissements, publics comme privés, de tout matériel sanitaire nécessaire selon un protocole qu’il a lui-même décrété. « Or, la réalité c’est que nous n’avons pas reçu ce qu’il fallait pour reprendre les cours dans les conditions sanitaires adéquates. Nous avons attendu jusqu’au dimanche pour recevoir le matériel mais, c’est largement insuffisant. Le ministre a répété plusieurs fois que s’il manque un seul point du protocole, l’établissement ne doit pas ouvrir. Donc, il nous faut prendre nos propres moyens pour doter les établissements de tout ce qu’il faut », indique-t-on dans le communiqué