Sénégalais atteints de Covid-19 : La stigmatisation jusqu’à la tombe !

par pierre Dieme

La douloureuse expérience de la pandémie du Coronavirus a permis de montrer un visage hideux de notre société, souvent maquillée sous le label de la téranga vantée un peu partout à travers le monde.

Les personnes atteintes de cette maladie causée par un virus, sont stigmatisées jusqu’à la tombe. Même morts, on les fuit. Et ce n’est pas tout, des gens osent manifester pour qu’ils ne soient pas enterrés dans les cimetières de leurs localités.

Cela s’est passé au moins à deux reprises cette semaine. La première à Malika et la seconde fois à Diamaguène-Sicap-Mbao.

Ces individus se sont opposés à l’enterrement de ces malades décédés  de la covid-19 et se sont permis de saccager des voitures de sapeurs-pompiers et d’en blesser.

Leur place est la prison. Et pour longtemps !

Pourtant, le simple bon sens leur aurait permis de se dire qu’ils peuvent, eux-aussi, tomber malades et mourir de la maladie. Et dans ce cas, ils auraient aimé bénéficier de sépultures dignes de ce dignes et de funérailles respectables. Mais, malheureusement, nous avons une société où les personnes les plus apparemment normales sont machiavéliques et démoniaques. Ils n’hésitent plus à tuer, à calomnier, à marabouter, à vociférer et transgresser. E face à ces monstres bien habillés, l’Etat doit rester fermes. On ne peut pas se payer le luxe d’avoir une société où règne l’anarchie, le désordre, le je-m’en-foutisme et autres comportements de ce genre comme on l’observe très souvent.

Les malades du coronavirus sont stigmatisés, fuis, indexés, marginalisés et diabolisés. Ils vivent très mal dans leurs peaux cet ostracisme et même s’ils sont déclarés guéris, ils ne s’en remettent pas parce que la société reste encore très méchante.

La preuve, ici, chez nous, on déclare maintenant des gens malades alors qu’ils sont bien portants. On déclare d’autres morts alors qu’ils sont vivants. Car, on est tellement pressé de les voir dans le malheur que l’on verse dans l’affabulation systématique.

En clair, le jeu de ceux qui ne voulaient pas que ces décédés de la covid-19 soient enterrés, c’est juste d’en rajouter au malheur de la famille par pure méchanceté. Car, le cimetière n’est pas un lieu d’habitation. Le mort dans sa tombe dont la profondeur a été augmentée ne peut plus faire du mal à quelqu’un. Mais, même mort, on n’est pas tranquille dans cette société de médisance.

Et le plus bizarre dans ces affaires, c’est que les populations connaissent souvent les concernés et avancent des prétextes fallacieux liés à l’absence de permis d’inhumer ou d’autres documents.

Or, comment sapeurs-pompiers, services d’hygiènes et autres peuvent se déplacer pour inhumer s’ils n’ont pas les documents appropriés ? Ils savent que c’est un non-sens.

C’est d’autant plus grave que ces braves sapeurs et autres sont restés des semaines sans voir leurs familles parce qu’occupés à enterrer les morts de la covid-19.

Et tout ce qu’ils récoltent de la part du peuple qu’ils servent, ce sont des agressions. Et c’est loin d’être la première fois.

A Bambey, il y a de cela quelques jours, des populations avaient cru devoir s’opposer à l’admission de sapeurs-pompiers dans un centre juste pour qu’ils  doivent y recevoir des soins.

Des actes d’hostilité qui risquent de se généraliser si les mesures de fermeté ne sont pas prises en haut lieu. Car, à force de laisser chacun faire ce qu’il veut, nous avons végété une société malade avec des hommes et des femmes qui ne rechignent pas à poser tout acte qui leur passe par la tête, fut-il insensé.

La covid-19, faut-il le rappeler, n’est pas une honte. C’est juste une maladie que tout un chacun peut attraper parce que de contamination rapide.

Il est important alors que les morts soient laissés tranquilles par des vivants déchainés et qui, de plus en plus, croient que c’est par la violence que les problèmes se règlent.

Assane Samb

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