C’est lors de leur réunion d’hier que les membres du Conseil d’administration de la Senelec ont vraiment vu le contrat liant l’entreprise à Akilee. Ils ont donné les pleins pouvoirs au Dg pour qu’il renégocie le partenariat à des conditions moins contraignantes pour la Senelec.
Le Directeur général de la Senelec, M. Papa Mademba Bitèye, a maintenant les coudées franches pour négocier en position de force face à son partenaire Akilee. Hier, à l’issue de la rencontre du Conseil d’administration de la Senelec, M. Bitèye a reçu mandat de renégocier le contrat qui lie son entreprise à sa filiale-partenaire. M. Bitèye a obtenu le feu vert pour en finir notamment, avec les points portant sur l’exclusivité de la fourniture des compteurs intelligents, que la Senelec ne veut pas accorder à une entreprise qui, à ses yeux, n’a pas encore fait preuve de compétences avérées ou apporté une technicité particulière dans ce domaine.
L’autre point important que la Senelec veut revoir également, est celui de la durée du contrat, de dix ans, qu’elle trouve anormalement et inutilement longue, en particulier avec la rapide évolution des technologies, surtout dans ce domaine.
Le Conseil d’administration a été prompt à soutenir la demande du Directeur général parce que, assurent certains membres, il n’avait jamais vu le contrat d’Akilee. Ce n’est qu’hier, lors de sa présentation par M. Bitèye, que les membres ont eu l’occasion de le voir officiellement. Il semblerait qu’en son temps, le prédécesseur ne leur avait présenté qu’une note d’orientation préparée par Akilee, et intitulée : «Stratégie de fourniture de prestations technico-commerciales pour les opérateurs du secteur de l’électricité.» Sans doute emportés par la confiance qu’ils avaient en leur Dg, les membres du Conseil d’administration avaient entériné le projet sans broncher. Cela a même permis à Akilee d’encaisser 2,7 milliards d’avance, juste quelques jours avant la passation des services entre M. Cissé et son successeur Bitèye, comme le journal Les Echos l’avait révélé la semaine dernière.
Le mandat donné à Bitèye précise que si Akilee accepte de renégocier les termes de son contrat sur les bases qui lui seront proposées, les choses pourraient évoluer. Au cas où cette entreprise persisterait dans son blocage, Papa Mademba Bitèye a également mandat de rompre ledit contrat, purement et simplement, ce qui, probablement, ouvrirait un contentieux dont personne ne peut prédire comment il aboutirait. Il ne faudrait pas oublier que la Senelec détient une part de 34% environ dans Akilee, ce qui lui accorde une minorité de blocage. Cela constitue aussi un levier pour que les partenaires puissent trouver un terrain d’entente mutuellement profitable.