Comme pour les Sénégalais, l’aide promis par l’Etat du Sénégal à la diaspora chiffrée à plus de 65 milliards, tarde, du moins pour une bonne partie d’entre eux. Les sénégalais résidant en Italie se posent beaucoup de questions. Car, ils souhaiteraient beaucoup plus de célérité et surtout que l’argent aille vraiment aux nécessiteux.
Ainsi par exemple, Mame Thierno Birahim Mbacké Niang, un jeune marabout qui vit à Rome nous signale que 500 millions ont été prévus pour l’Italie. L’argent a déjà été envoyé à l’Ambassade du Sénégal et les opérations ont déjà commencé.
Mais, souligne ces Modou-Modou, l’essentiel de l’argent doit surtout servir, en priorité, à rapatrier les corps de sénégalais décès. Car, à l’en croire, seule une modique somme de 2 mille euros d’aide est prévue pour le rapatriement d’un sénégalais décédé.
Or, le cercueil à lui seul coûte près de 2 mille euros. Et les autres frais pour la dépouille peuvent aller jusqu’à 3,5 mille euros.
Pis, du fait du contexte de Covid-19, il n’est plus question de passer de maison à maison afin d’amasser les sommes nécessaires au rapatriement comme cela se faisait naguère.
D’ailleurs, il semblerait qu’ils soient déjà une douzaine de Sénégalais à avoir perdu la vie en Italie du fait du virus. Le dernier en date, Samba Ndiaye de Ndande, a rendu l’âme vendredi.
La communauté est par ailleurs sous le choc du décès d’une dame qui vivait seule Maty Guèye, originaire de Pékesse dans la région de Thiès.
Elle aurait été terrassée par une crise cardiaque après une conversation téléphonique avec une compatriote vivant au Sénégal.
Elle habitait à Ospitaletto Lodigiano alors que son mari était rentré au Sénégal.
Il est important alors que les fonds ainsi alloués servent d’abord à rapatrier les corps et ensuite à aider les plus nécessiteux dont l’identification n’est pas aisée.
En effet, beaucoup d’entre eux qui se sont inscrits, ne comprennent pas ne pas avoir été choisis comme bénéficiaires.
Ainsi, la diaspora dans l’expectative, attend de voir si leurs préoccupations premières seront prises en compte pour le retour des corps de leurs compatriotes décédés. Car, faut-il le souligner, les caisses des associations et dahiras sont presque vides du fait de la chaîne de solidarité organisée pour aider les plus nécessiteux à faire face à la crise.
Les ‘’modou-modou’’ et autres ‘’fatou-fatou’’ sur placent souhaitent également que l’Ambassade du Sénégal les aide davantage à acquérir des documents administratifs nécessaires pour les demandes de permis de séjour dont les dépôts doivent normalement débuter en juin.
En clair, comme pour les sénégalais restés au pays, on estime que certes l’initiative de l’appui aux nécessiteux est bonne, mais qu’elle est lente dans sa phase de mise en œuvre pour ne pas dire discriminatoire parce que la plupart d’entre eux ne sont pas encore bénéficiaires même s’ils ont leurs reçus d’inscription.
En dehors de l’appui lié à l’électricité, l’aide n’a pas bénéficié de la célérité nécessaire en pareils cas d’urgence. Alors que l’Etat a depuis longues semaines sollicité et encaissé les fonds d’aide des institutions financières internationales ainsi que de bonnes volontés de sénégalais, certains de ses services font preuve d’une lenteur inexplicable dans l’acheminement de l’aide.
A cette situation, s’ajoute celle, douloureuse, des Sénégalais coincés au pays par la fermeture des frontières. Certains doivent renouveler leurs permis de séjour, d’autres risquent de perdre leurs boulots.
Il serait important que l’aide tienne également en compte ces Sénégalais qui, selon les autorités devraient être bénéficiaires. Ce qui, actuellement, n’est pas le cas.
Ces sénégalais bloqués chez eux se chiffre à deux mille. Seuls 150 sont repartis le 16 mai dernier en casquant cher pour le billet. Les autres sont déjà toujours au bercail
L’Italie qui vient à peine d’entamer un douloureux déconfinement, est l’un des pays au monde le plus atteint par la pandémie de Covid-19 avec plus de 32 mille décès.
Assane Samb