Ça sent le soufre entre le comité d’urgence de la Fédération sénégalaise de football (FSF) et des présidents de clubs et techniciens qui font un tir groupé sur l’instance, arguant qu’ils n’ont pas été consultés. Augustin Senghor, le président de la FSF, tape du poing sur la table, en tranchant le débat. « L’intérêt de quelques clubs ne peut pas primer sur celui de l’ensemble des 300 clubs », clôt-il, catégorique.
Joint par iRadio, le dirigeant de l’organisation faîtière explique : « Tout d’abord, il faut savoir que quand nous prenions la décision, nous savions que ce n’était pas la décision la plus simple à prendre, et nous ne nous attendions pas à faire l’unanimité qui n’est pas de ce monde. Chacun est là pour gérer ses propres intérêts. Donc, chaque club, selon ces dispositions, a une position donnée. Mais le comité d’urgence et bien avant lui les responsables de la Ligue professionnelle ainsi que notre commission médicale, les techniciens ont eu à travailler sur tous les schémas possibles. Et il nous a semblé que la meilleure décision était celle que nous avions prise. Ce n’était forcément pas la meilleure surtout face à un cas de force majeure. Après que des clubs puissent exprimer leur déception, on le comprend parfaitement. Mais cela ne remet pas en cause une décision qui est d’application immédiate de la part d’une instance habilitée par nos statuts et nos règlements généraux pour prendre les décisions dans ce cas de figure. »
« IMPOSSIBLE DE CONSULTER PLUS DE 300 CLUBS »
Poursuivant, il ajoute : « Et il faut comprendre aussi que les consultations qui devaient être faites l’ont été. Nous avons plus de 300 clubs, et nous ne pourrons pas surtout dans un contexte de coronavirus et de mesures interdisant la circulation et les rassemblements, consulter l’ensemble des 300 clubs. Nous sommes passés par les ligues régionales, et les instances intermédiaires pour prendre les avis des uns et des autres. Nous avons même dû violer le délai accordé par la CAF (Confédération africaine de football) qui souhaitait que nous rendions notre position au plus tard le 5 mai, nous avons attendu le 13 pour pouvoir nous réunir en attendant d’emmagasiner le maximum d’informations et de positions. Après, nous avons pris une décision, elle est applicable. Certains clubs, pas tous, ont cru devoir protester par voie de presse. Mais ils auraient dû déjà attendre la notification via les ligues régionales parce que nous avons des règles et des procédures. »
Haussant le ton, il siffle la fin de la récréation : « Nous avons toujours été ouverts, fédérateurs mais aussi il faut que les gens comprennent que ce n’est pas à l’aune de leurs propres intérêts qu’une fédération discute. Nous sommes obligés aujourd’hui de dire à qui veut l’entendre que quand une décision est prise, nous sommes obligés de l’appliquer. L’avantage de cette décision aussi, c’est qu’elle nous permet de voir venir. Nous avons du temps pour voir comment l’évolution de la maladie pourra nous permettre de réorienter cette décision au besoin. Parce qu’il n’y a que cela qui peut nous faire changer d’avis. Qu’on se rende compte qu’au mois de septembre comme le président l’a préconisé le virus n’est pas vaincu et que sa propagation n’est pas endiguée. Dans ce cas, on peut aller vers une annulation. Autrement, nous appliquerons ce qui a été arrêté parce que c’est dans l’intérêt général que nous l’avons pris ».