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Alors que la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) ne cesse de gagner du terrain avec 2544 personnes testées positives dont 1076 guéries, 27 décédées et 1 personne évacuée depuis le début de cette pandémie le 2 mars dernier, voilà que le Sénégal est gagné par une controverse autour de la gestion de cette maladie. En cause, les dernières mesures prises par le chef de l’Etat, lors de son adresse à la nation du 11 mai dernier, et qui visent l’assouplissement des restrictions prises au début de cette pandémie en vue de stopper sa propagation dans le pays. Considérées par une partie de l’opinion comme étant la résultante de la pression exercée sur lui par certains acteurs dont des religieux et opérateurs économiques, ces mesures ont fini par éclipser toutes les bonnes décisions prises par le chef de l’Etat depuis le début de cette pandémie. |
Quarante-huit jours (48 jours), c’est le temps qu’il a fallu au Sénégal pour voir le consensus tacite autour de la gestion de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) voler en éclats. Au banc des accusés, on retrouve les dernières mesures d’assouplissement des restrictions prises au début de la pandémie du Covid-19 en vue de stopper sa progression dans le pays, et qui ont été annoncées par le chef de l’Etat le 11 mai dernier dans un contexte marqué par une propagation rapide de la maladie. Une maladie dont le bilan à la date d’hier, lundi, fait état de 2544 personnes contaminées dont 1076 guéries, 27 décédées et 1 évacuée, est très bien accueillie par une partie de l’opinion publique. Laquelle accuse cependant le président Sall d’avoir cédé à la pression d’une partie des religieux et opérateurs économiques en livrant le reste de la population à la merci du virus. Le débat suscité par ces dernières mesures a fini aujourd’- hui par éclipser toutes les bonnes décisions prises au début par le chef de l’Etat dans le cadre de la gestion de cette pandémie au niveau national et qui étaient plutôt très bien accueillies par une bonne partie de la population sénégalaise. Parmi celles-ci, on peut citer en premier plan la suspension à compter du vendredi 20 mars de l’exploitation de tous les vols en prov enance et à destination des aéroports du Sénégal, à l’exception des vols domestiques entre AIBD et Ziguinchor, des vols cargo, des évacuations sanitaires et des vols spéciaux autorisés. Cette mesure, prise alors que le pays affichait un bilan officiel de 36 cas testés positifs dont 02 guérisons, faisait l’objet d’une forte demande populaire en vue de rompre la chaine de transmission par les cas importés de l’étranger. Loin de s’en tenir là, le chef de l’Etat, toujours dans un souci d’endiguer la progression de la maladie qui était circonscrit dans 4 arrondissements de Dakar, ainsi qu’à Mbao, Yeumbeul, Guédiawaye, Rufisque, Touba, Mbour, Thiès, Popenguine, Saint-Louis et Ziguinchor à l’intérieur du pays, avait également décrété le 23 mars dernier l’Etat d’urgence assorti de plusieurs mesures dont le couvre-feu de 20 heures à 6 heures du matin. S’agissant des autres mesures phares prises dans le cadre de cet état d’urgence et qui méritent d’être soulignées, on pouvait relever la prise en charge par l’Etat des factures (eau et électricité) de la tranche dite sociale pour la période avril-mai, le gel de toutes les mesures d’expulsion des locataires durant la période de cette pandémie. Il en était de même de l’interdiction, à titre général ou particulier, de tous les cortèges, défilés, rassemblements et manifestations sur la voie publique, de la fermeture provisoire des lieux publics et lieux de réunions comme dancings, bars, salles de spectacle… L’approvisionnement de notre pays en denrées de première nécessité était également accompagné de mesures de lutte contre toute hausse indue des prix. Et pour éviter une répercussion négative des effets liés à cette pandémie mais aussi des nouvelles mesures sur l’économie nationale, le chef de l’Etat avait ainsi décidé de la création d’un Fonds de riposte et de solidarité contre les effets de Covid19, appelé Force-Covid-19. Doté de 1000 milliards de FCFA, ce fonds est destiné à financer le secteur de la santé à hauteur de 64,4 milliards FCFA, la résilience et la cohésion sociale pour 100 milliards FCFA, la sauvegarde de la stabilité macroéconomique, financière de soutien pour le secteur privé afin de maintenir les emplois pour 802 milliards FCFA et la sécurisation des circuits d’approvisionnement et de distribution pour les denrées alimentaires, les médicaments et l’énergie pour une enveloppe de 33,6 milliards FCFA. |