Le Sénégal a amorcé un virage important ce vendredi en changeant de stratégie d’approche dans la lutte contre la pandémie de Covid-19.
Désormais, il y n’aura plus de quarantaine dans les hôtels. Ils étaient plus de 7.000 déjà dans les établissements hôteliers en raison de 50 mille par personne ce qui fait la bagatelle de plus de 350 millions par jour et donc de 10 milliards 500 millions par mois.
Même s’il est vrai que dans les prévisions budgétaires pour la riposte l’Etat parle de mille milliards, il n’en reste pas moins que cette prise en prise des ‘’cas suspects’’ est pour le moins coûteuse et intenable à la longue. Car, les chiffres ne font qu’augmenter.
Donc, la mise en quarantaine ou confinement dans les hôtels ne sera plus de mise.
En lieu et place, les autorités sanitaires, à en croire Docteur Abdoulaye Bousso du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Crous), ont opté pour une quarantaine à domicile. Et elle concerne deux types de personnes : Celles qui reviennent de voyage et qui ne présentent pas des signes de maladie et celles qui ont été en contact avec des personnes testées positives. Ce sont traditionnellement celles que l’on appelle les cas suspects.
Pour tous ces hommes et ces femmes, ces jeunes et moins jeunes, la solution sera un confinement à domicile. Le hic cependant, c’est que personne ne nous dit comment cette quarantaine se fera.
A l’inverse d’un confinement classique, il s’agit de la quarantaine d’une personne dont la probabilité d’avoir le virus est importante. C’est une personne à risque dont la santé de ces proches dépend surtout de sa capacité à organiser son isolement tout en restant en famille. Or, ce n’est pas évident du tout. Notre mode de vie, la promiscuité dans laquelle nous baignons, le plan d’architecture des maisons et beaucoup d’autres facteurs comme la tendance de beaucoup au déni, incitent à la circonspection.
Nous sommes d’autant plus dubitatifs que même des personnes déclarées porteuses ont réagi négativement en allant à l’encontre de l’avis médical. Et ce sera pire pour celles qui ne sont que suspectes.
Le Ministère de la santé et de l’action sociale a également omis de nous dire comment va s’organiser la prise en charge médicale de la personne en quarantaine à domicile. Il y aura-t-il oui ou non un suivi ?
En clair, il faudra une autre séance d’explication afin que ces concitoyens soient édifiés sur la conduite à tenir. C’est en tout cas l’appel que nous lançons aux autorités étant entendu que les cas concernés pourraient bientôt se chiffrer à des milliers. Et le risque de propagation du virus sera multiplié par dix.
Au regard des risques sur la santé publique, il est important, par une bonne communication, de travailler à former les uns et les autres sur les modalités pratiques d’une quarantaine à domicile idéale.
Car, ceux qui auront suffisamment d’espaces et de chambres n’auront pas de difficultés à inventer leurs modalités de quarantaine, mais la plupart des sénégalais sont dans une situation de pauvreté qui induit un habitat peu adapté. Or, les laisser à eux-mêmes, c’est créer les conditions d’une infection à grande échelle de nombreux de nos compatriotes surtout des personnes âgées, couche vulnérable.
La résolution de l’équation de la quarantaine à domicile va davantage édifier l’opinion sur la vraie nouvelle posture de l’Etat face à la pandémie. Car, les autorités ne peuvent pas réclamer une loi d’habilitation, souscrire des prêts au nom du contribuable, lancer la récolte de fonds et se désengager complètement.
C’est vrai que la prise en charge des malades est entière prise pour les malades qu’ils soient en réanimation, asymptomatiques ou pas et se poursuit à l’hôpital ou dans des centres choisis à cet effet, mais nous ne pouvons pas rompre la chaine de transmission si les ‘’cas suspects’’ ne sont pas surveillés comme du lait sur le feu.
Si les gens sont laissés à eux-mêmes, ils vont pour la plupart vaquer à leurs occupations et mettre en danger la vie de tous.
Assane Samb