DÉPIT. Sipp, en Wolof. Le seul mot que m’inspire, ce matin, la capitulation, sous prétexte d’union sacrée contre le Corona, qui a fait se déculotter, vendre leurs âmes, les membres de l’opposition partis chez Macky, aussi comptables que lui, des actes qu’il a posés en s’appuyant depuis lors sur la scélérate Loi d’habilitation qu’ils lui ont facilitée.
Une opposition ne cède pas aux émotions de la foule. Elle juge et jauge les conséquences des actes qu’elle pose. Elle ne répond pas à l’invitation d’un traitre à la nation. Elle ne lui sert pas de piédestal pour légitimer ses fraudes électorales. Refuser de se prêter à son jeu en en exposant les ficelles pour que l’opinion publique, qui en a assez payé le prix, comprenne pourquoi participer à sa salade d’union sacrée, c’est accélérer la déchéance déjà avancée de la nation.
L’opposition a eu tort d’être allée aux audiences comiques de Macky Sall. Elle n’a qu’à s’en prendre à elle-même d’avoir vendangé sa crédibilité. Sa naïveté ne l’autorise plus à se poser en force de propositions ni de leadership.
Son amateurisme et son attrait vers les lambris dorés, et pire, sa vulnérabilité à la corruption, atout d’un régime crapuleux, la rend suspecte.
Les justifications et explications fournies a-posteriori ne font, à mes yeux, que la ridiculiser.
La jugeote est ce que doit démontrer tout homme normal, a plus forte raison, un leader qui veut montrer la voie d’un changement qualitatif à une société en panne, prise en otage par un démon et ses acolytes.
C’est très triste de faire le constat ce dimanche qu’au milieu d’une mer agitée, dans une pirogue nationale qui coule, le Sénégal doit se chercher un autre leadership n’importe où ailleurs mais pas auprès de ceux qui ont failli. Comme des pieds nickelés.
L’avantage du corona c’est d’exposer les failles infrastructurelles et structurelles de nos sociétés mais d’abord de mettre à nu la vanité de petits prétentieux aspirant les diriger sans en avoir les épaules.
Je m’adresse aux sénégalaises et aux sénégalais: c’est le moment de refuser les expédients, du genre, comme avec Macky, il ne nous reste pas d’autres choix.
Ouvrons les yeux, soyons audacieux, prenons le risque et nous trouverons les leaders sans lesquels nous courons le risque de rater l’après Covid19. Dieu et nos méninges sont capables de nous guider vers le bon choix.
Ne nous entêtons pas à acter dans la précipitation et le dépit un remake des errements ayant conduit notre pays depuis l’an 2000 à ne faire, avec Wade, d’abord, puis Macky, que des votes en faveur de nos destructeurs.
Soyons zen. Gardons nous surtout du verbiage post-mortem d’une opposition qui a révélé, au milieu de la pandémie, son immaturité, sa fatuité, sa légèreté en se laissant enrober et enrôler dans les coups tordus d’un aussi minable et méprisable type que l’est Macky Sall. C’est évident: le goût du luxe et du lucre, l’éclat du pouvoir, ont ébloui ses membres qui sont allés à Canossa en chantant…
Je refuse de m’aligner derrière d’aussi piètres stratèges.
Le Sénégal mérite mieux. Il doit mieux choisir s’il veut sortir de son impasse..
Adama Gaye, Le Caire 17 Mai 2020