Tel qu’en lui-même, image insoutenable d’un Bibendum, cet homme-pneu de naguère, rondouillard, viscères débordant de déchets, voix rauque, visage glauque, n’a donc pas craint de déplacer hier nuit sa chaise anglaise pour se soulager à la vue de tous, sans honte ni honneur. Seule innovation: il l’a plantée sur les corps aplatis d’instances, institutions et individus, un conglomérat de traitres, qui n’ont pas cillé pour lui servir de serpillère en cet acte inimaginable dans quelque décente société.
Sursaut de dignité
Toute la nuit, j’ai veillé pour guetter le moindre sursaut de dignité qui proviendrait de leurs cercles.
Mes yeux et oreilles ont voyagé incessamment vers les demeures des membres de la Cour suprême dans le vain espoir que l’un d’eux se serait échappé de cette torture publique.
Sans surprise, cependant, aucun n’a eu le cran de laver l’affront. Pas un mot pour répondre à l’humiliation gravissime faite à l’instance considérée, pensait-on, jusqu’au début hier du discours à la nation d’un Macky Sall, président assiégé de la nation, comme le dernier refuge du droit national. Comme la citadelle, en dernier ressort, de la vérité juridique. Hélas, ce ne fut que le siège du silence de la traîtrise. La magistrature sénégalaise, insultée, déjugée, écrasée, en son cœur, a préféré aller au lit sans murmures. Queue basse! La pauvre venait de passer un mauvais quart d’heure, plus féroce que les supplices antérieurs auxquels elle est habitués. Transformée en toilette publique, il lui avait fallu faire montre d’un stoïcisme inhumain. Car après avoir subi les secousses et le poids d’une chaise anglaise qui recevait de lourdes salves émanant d’un auguste postérieur pendant que son propriétaire la dézinguait d’une voix monotone, elle était laissée pour morte de ce sacrifice quasi rituel.
À la face de la terre entière, ignorant le principe sacré de la séparation des pouvoirs, dans un État de droit, celui que je n’appelle plus par le titre de Président, Son-Incontinent Macky Sall, avait transformé en papier Q, la décision pourtant prise par la Cour Suprême, trois jours plus tôt, sous les adjurations des avocats de l’Etat de maintenir son opposition au rapatriement des corps des victimes sénégalaises du Covid19. On ne s’imaginait pas que la magistrature sénégalaise pouvait se soumettre à un aussi dégradant traitement même si sa résilience dans sa digestion des actes la déshonorant était connue de longue date. Elle a franchi un palier supérieur dans sa dégénérescence, et nombreux furent ceux qui ont pensé que la couleuvre qu’elle a avalée hier soir justifiait une grève du sexe de la part des conjointes et conjoints de ses membres pour au moins exprimer leur dégoût devant pareille flagellation.
Je n’ai d’autre choix que de répéter et republier le texte (voir annexe) que j’avais commis voici un peu plus d’un an avant la frauduleuse élection présidentielle que ses figures avaient entérinée sous le titre la magistrature sénégalaise est une raclure. Indigne. Qui se laisse émasculer sur les enjeux essentiels pour ne jouer aux durs que sur d’innocents citoyens, comme le rappeur Abdou Karim Gueye, jeté en taule depuis hier soir pour n’avoir émis que les idées reprises par Bibendum Sall dans son discours. Pour avoir été arbitrairement incarcéré avec le concours d’un juge et d’un procureur, dociles en diable, au point de lui ressembler, je sais, au premier degré, de quelle indignité elle est capable.
L’homme de toutes les forfaitures
S’affaler devant un traitre à la nation, se déculotter face à l’homme de toutes les forfaitures, se faire ainsi hara-kiri était le pire des cas de suicides qui s’offrait à elle. Sans sourciller, elle s’est laissée faire. En pute sans vergogne !
Qui en est surpris, à la vérité, n’a pas dû regarder vers les deux personnes qui lui servent nominalement de supérieurs bureaucratiques, Bibendum et son collaborateur, faussaire multirécidiviste, son faux cousin et faux avocat à Londres, qui n’est autre que le minable et ethniciste ministre de la justice, Malick Sall.
Ce dernier, sans surprise, passoire consentante, est l’autre traître, une traînée, victime des saillies publiques du Traître-En-Chef, en lui acceptant, parce que nul et irresponsable, comme lui, ce coup de Jarnac planté, comme une dague aiguisée, sur les derniers organes vitaux de Dame Justice.
D’un coup de pied aux fesses, Macky Sall, décidément en verve hier soir dans ses conneries, pouvait sourire en douce, en envoyant dans le décor l’incompétent ministre des Affaires Etranges, Amadou Ba, le même qui s’agitait dans tous les sens contre le rapatriement des corps. Que son bec ait été cloué Live, dans les oreilles des morts du Covid19, en attente de revenir au bercail, n’a pas dû faire quelque effet chez cet autre symbole du déshonneur dont le nombre autour de Macky traduit la culture de l’écosystème ambiant.
Seuls les naïfs invétérés pouvaient rêver d’un sursaut d’honneur dans le discours de Macky Sall à la nation, proposé en mode fast-traCt, dans une improvisation qui en dit long sur le climat prévalent de panique générale. L’amateurisme ajoute à l’incertitude devenue l’unique horizon d’un peuple désormais entré dans un vicieux cercle vers sa déperdition…
Signe qui ne trompe pas à cet égard. Avant même que l’écho de son discours ne s’évapore, l’église catholique sénégalaise, non convaincue ni rassurée, avait marqué son refus d’ouvrir les lieux de culte chrétiens à ses membres par défiance aux recommandations contraires du commandant-en-chef que la troupe a démenti.
Les chefs religieux Musulmans, eux, se frottent les mains pour une autre raison: d’avoir gagné leur bras de fer face à un État qui a détalé, par l’ombre de celui qui y incarnait le matamorisme le plus strident dans un passé encore récent.
A l’arrivée, alors qu’ailleurs, dans beaucoup d’autres pays, des mains sures, produisent un leadership testé, loin de celui attribué imprudemment par un léger Bachir Diagne, philosophe aérien perdu, à un Macky Sall, General d’opérette, déserteur, le discours que les sénégalais ont entendu hier n’a fait que confirmer ce que les plus lucides soupçonnaient.
L’Etat sénégalais est sous appareil respiratoire, considéré comme l’un des cas graves, irrécupérables, causés par le corona; son chef a révélé, confirmé, sa nature de pauvre petit type, couard et sans idées, dépassé par la crise sanitaire en plus d’avoir mis le pays dans une vulnérabilité sans précédent; et les institutions ministérielles, pas seulement la Justice et les Affaires Étrangères, mais d’abord l’instance judiciaire numéro Un, la Cour Suprême ne sont plus que les symboles de l’impotence etatique. Tout le gouvernement est en mode d’une mort clinique…
Proposer de distribuer 10 millions de masques (encore un marché corruptogene) qui risquent de tomber dans une obsolescence rapide sans qu’il ait les moyens de les renouveler, et confronté au risque imminent d’une incapacité à faire face aux charges de l’Etat, notamment à ses salaires, voilà toute la vanité d’un discours qui entre dans la poubelle de l’histoire.
Dégoûtés, des millions de sénégalais sont allés, gorge nouée, angoissés, au lit, après l’avoir écouté, le ventre vide, dans la crainte d’une famine, tandis que l’avenir, de leurs enfants et de leur nation, n’a jamais été aussi désespérant, sombre.
Tous ont vu l’unique rêve qu’ils nourrissaient s’évanouir après une prêche mortelle. Qui a pêché par la phrase essentielle qui y manquait: Macky Sall n’a pas eu le courage d’annoncer sa démission.
Faut-il lui forcer la main? Ne pas le faire, c’est, comme le font les figures de l’opposition et de la société civile engourdies et corrompues, se rendre complice de non-assistance à un peuple et pays en danger.
Le temps n’est plus aux finasseries. Macky Sall doit rendre le tablier et démissionner avant que le dernier souffle qui reste au Sénégal ne s’éteigne. Il est tard !
Adama Gaye, Le Caire 12 Mai 2020.
Annexe: Voici le texte que j’avais écrit il y a un peu plus d’un an pour dénoncer les renoncements de la justice sénégalaise. Confirmation au delà de tout doute.
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Magistrature, la raclure?
Par Adama Gaye
Ne serait-ce que pour la beauté du français qu’ils parlaient et leur élégance vestimentaire, les magistrats sénégalais représentaient naguère un corps respecté. La rentrée des cours et tribunaux était le prétexte pour tous, rn collées à la radio, yeux rivés à l’unique télévision nationale, de les suivre. Leurs robes en imposaient. On parlait d’eux comme s’ils étaient des légendes. Qui ne garde en mémoire les noms d’Ousmane Ngoundiam, d’Isaac Foster, de Abdoulaye Diop Mathurin, pour ne citer que ceux-là?
Leurs déclamations oratoires résonnent dans la postérité. Elles tonnaient, puissantes et précises, justes, au grand ravissement des potaches en quête de références, ouvrant la voie vers des carrières juridiques.
Temps passés, hélas ! Maintenant plus personne ne s’intéresse à eux. Ils sont devenus petits. Des gadgets entre les mains d’un minable voleur à la tête du pays. Incapables de porter des postures verbales, légales, respectables. Ils ne sont plus vus que comme un poison contre les valeurs républicaines. Commis aux basses manœuvres. Exécuteurs de messes noires. Contre la démocratie. Assassins des démocrates.
En tant que profession, ils ne sont maintenant perçus qu’en médiocre mouvement grégaire réduit à des revendications corporatistes, loin de la noblesse: prolongation de carrières, augmentations de salaires, attribution d’emprises foncières. Pitoyables, vous dis-je ! Sont-ils corrompus? Ont-ils vendu leurs âmes? On le dit, à voix à peine basse, dans toutes les chaumières. Quand on sait aussi leur propension à s’aligner minablement, sébilles en mains, pour mendier des pèlerinages gratuits VIP à la Mecque, se faire donner des passeports diplomatiques ou obtenir le droit à l’évacuation sanitaire, on mesure leur petitesse. Pendant que pauvres, laisse à lui-même, le peuple, désespéré, trinque. Eux s’éclatent. Au point d’aligner des voitures nombreuses en les cachant parfois loin de leur domicile, au centre-ville, comme j’en ai vu un le faire? Plus businesspeople que gens de droit, milliardaires ripoux, ils ont, pour l’essentiel, renoncé à leur serment de servir la justice. Ce sont des chasseurs de prime. Leur horizon est alimentaire. Miserable, detestable condition inhumainement assumée rien que pour du matériel !
A l’ouverture des cours et tribunaux ce mardi, alors que le Conseil conspirationnel se prépare à tuer des candidats pour plaire au maître criminel des magistrats et qu’a la Cena, instance d’observation électorale l’un d’eux se livre à la vue du pays en pingouin encravatté, le pays, nez pincé, fait un Tchiip tout de mépris à leur égard.
Quelle descente aux enfers.
Magistrats, que reste-t-il de votre honneur? De votre allant?
Un sursaut please si vous le pouvez encore. Être une raclure, c’est pas beau ! La magistrature fait jaser, partout, bien au delà du pays: pourquoi s’est-elle si visiblement écartée du chemin du droit pour ne plus être qu’une serpillère? La honte…
Quand je serai grand, sa deugdeug, je ne veux pas être magistrat: ceux qui font cette fonction maintenant m’en ont dégoûté ! Encore un effort, wayy….personne ne veut écouter vos dires, la rentrée des cours et tribunaux est devenue le dernier cirque où des sages devenus des singes se donnent en spectacle.
Verve et crédibilité perdues, la magistrature sénégalaise, à l’agonie, en piteux état, incarne la decrepitude de la nation.
Magistrats, sauvez donc votre âme, en remettant en place le terme Magist devant celui RATURE qui semble desormais vous définir. Sauvez votre âme en aidant notre pays à retrouver la sienne!
Ps: Abdoul Aziz Mbaye éphémère et incapable Directeur de cabinet de Mickey, serviteur de l’Union européenne, s’égosille contre les opposants. Qu’il se sache où se retienne sinon nous lui dirons ses maaams !