L’affaire du mariage du Directeur général de Clean Oil, Bara Guèye est jugée, ce lundi 11 mai, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Les prévenus sont reconnus coupables de violation de loi sur l’état d’urgence notamment interdiction de rassemblement pour freiner la propagation du coronavirus au Sénégal. Ceci, à l’exception du marié qui a été relaxé. Ainsi, la nouvelle épouse et Cie ont écopé de 2 mois avec sursis et d’une amende de 100.000 FCFA.
Le tribunal des flagrants délits de Dakar, a jugé, ce lundi 11 mai, l’affaire du mariage du Directeur général de Clean Oil. Une union célébrée en grande pompe en plein état d’urgence dans la demeure de l’heureuse élue. Ce qui a valu aux nouveaux mariés, Bara Guèye et Seynabou Diène, à des membres de leurs familles et à des invités d’être attraits devant la barre. Cependant, les prévenus ont, tous, nié avoir bravé l’interdit, lors de cette cérémonie religieuse.
Interrogé au cours de ce procès, le mari a déclaré qu’il était venu dans la maison après la prière du crépuscule. « La fête était déjà terminé. J’y ai passé la nuit car il n’y avait plus que les membres de la famille », sert-il. Comptable de son état, Seynabou Diène a indiqué : « J’ai juste informé près de 10 (dix) personnes que j’allais me marier le samedi. J’ignore qui a invité les autres ».
La maman de la mariée : « Finalement, je ne maîtrisais plus la situation »
Là, le juge lui fait savoir qu’elle est la responsable de ce rassemblement. « Ils sont venus pour vous. Il fallait attendre la fin de la cérémonie. La personne peut mal interpréter le message. Toute personne qui se marie voudrait que ses proches soient là », lui a-t-elle lancé.
Sa mère d’abonder dans le même sens. « Je n’ai invité personne à l’exception de 3 ou 4 personnes qui devaient sceller l’union sacrée. Aucun membre de ma famille n’était présent. Mais, il y a plus de 20 invités. Finalement, je ne maîtrisais plus la situation. J’étais même en train d’expulser certains. Je les ai même menacés d’appeler la police », a-t-elle renseigné.
Le juge : « Personne ne vous aurait interdit cette cérémonie en temps normal, mais… »
Le président du tribunal de lui signifier, au cours des débats d’audience : « Vous vous mettez en danger et vous mettez en danger aussi votre famille. Vous ne respectez aucune mesure, ni la distanciation sociale, ni le port de masque ».
Non sans dire à l’endroit du transitaire, Mansour Ndao : « Votre pays vous assigne un devoir plus important et vous devez vous y conformez. En temps normal, personne ne vous aurait interdit cette cérémonie. Les chants, les distributions de billets tout cela n’était pas nécessaire ». Le concerné de rétorquer : « C’est Seynabou qui m’a informé car je suis une personne proche de la famille. C’était un devoir pour assister à ce mariage. La vidéo qui a été publiée, c’est une erreur. Je m’en excuse. Cela ne m’arrange pas par rapport aux responsabilités que je gère. J’étais le distributeur de billets. Cependant, il n’y avait pas rassemblement au moment où je me trouvé sur les lieux ».
Adja Diallo : « J’allais au salon et Seynabou m’a appelée pour m’inviter »
De son vrai nom Ndèye Marie Diallo, Adja Diallo divorcée et mère de quatre enfants s’est également confondue en excuses. « J’allais au salon et Seynabou m’a appelée pour m’inviter. J’y suis allée vers dix-huit (18) heures. Je regrette car je ne savais pas que j’allais y trouver autant d’invités », a dit l’animatrice de télé.
Pour sa part, Aliou Niang alias Niang Kharagne Lo dit avoir passé dix-minutes à ce mariage. Les artistes Alassane Mbaye et Ndèye Fatou Diouf ont aussi demandé pardon. « Nous sommes des porteurs de voix, donc nous regrettons nos actes », ont-ils reconnu.
Le parquet : « On a un ennemi en commun »
Lors de son réquisitoire, le parquet a d’emblée fait savoir qu’« à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle ». « L’épidémie se propage dans le pays et ce sont les gens qui déplacent le virus. Donc chacun doit rester chez soi. On ne peut plus permettre certaines choses. On a un ennemi en commun. C’est une question de conscience personnelle puisque ce sont des situations rares », a lancé le substitut du procureur qui a requis l’application de la loi.
A leur tour, les avocats de la défense, Mes Abdoulaye Tall et Abdoulaye Babou ont plaidé la relaxe. Selon eux, il n’y a pas l’intention d’enfreindre la loi. « Bara Guèye n’était pas présent à la cérémonie. Il est venu après pour y rompre le jeune et y passer la nuit », soutient la défense.
Rendant sa décision, le juge a condamné les prévenus à 2 mois assortis de sursis et à payer une amende de 100.000 FCFA pour violation de la loi sur l’état d’urgence, notamment l’interdiction de rassemblement. Seul, le Dg de Clean Oil a été relaxé dans ce dossier.