« Le 13 mars dernier, le Sénégal était à zéro décès et à moins de 10 cas. Trouvant la situation dangereuse, Macky Sall a fermé les classes pour préserver le Sénégal d’une généralisation de la pandémie. Aujourd’hui, avec 14 cas de décès et plus de 1000 déclarés positifs, on veut rouvrir les classes ».
Cette « aberration » est notée par Barnabé Diémé le secrétaire général régional du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saemss) qui pense que « vouloir sauver l’année scolaire, ne doit pas conduire l’Etat à sacrifier les enseignants ». Et de proposer la suspension des enseignements/apprentissages jusqu’à ce que la crise sanitaire soit maitrisée.
Son collègue du syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) semble épouser son point de vue. Pour Lamine Sané, « les conditions ne sont pas encore réunies pour reprendre les apprentissages. Il donne l’exemple d’un village du département aujourd’hui confiné avec plus de 70 cas positifs en soins dans les hôpitaux. « Qui va-t-on demander de retourner dans ce village ? » s’est-il interrogé.
Mamadou Sadio Diaité de l’Union des enseignants du Sénégal (Ues) est d’avis que la date du 2 juin est prématurée d’autant plus que la tendance du covid-19 n’est pas encore baissière. « Engager les enseignants et les élèves pendant que la situation est toujours haussière, ne milite pas en faveur de la lutte contre la propagation du covid-19. Mais si l’Etat maintient cette date, conseille M.Diaité, il doit mettre toutes les garanties possibles ».
Le secrétaire général du syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels) n’est pas du tout de l’avis de ses collègues. « Nous soutenons et accompagnons les initiatives du ministère de l’Education pour une reprise effective des enseignements/apprentissages le 2 juin prochain », a dit Abdoulaye Diallo qui rappelle que cela reste toujours une volonté car tout dépend de l’évolution de la pandémie.
Le patron des instituteurs affiliés au Sels rappelle aussi que le ministère est dans son rôle et qu’il ne va pas attendre la fin de la maladie pour proposer aux acteurs un schéma de sortie de crise. « Il est dans l’anticipation et nous l’accompagnons dans cette perspective », a conclu Abdoulaye Diallo.