Macky tape sur la table pour le retrait des enfants

par admin

Le président de la République, Macky Sall, ne veut plus d’enfants de la rue en cette période de crise sanitaire. En Conseil des ministres qu’il a présidé avant-hier, mercredi 6 mai, il a donné des directives au ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants, Ndeye Saly Diop Dieng, pour que le processus de retrait de ces mineurs de la rue soit accéléré.

L e président de la République, Macky Sall, a décidé de la mise en place d’un Dispositif spécial de protection des enfants en situation difficile. En Conseil du ministre avant-hier, mercredi 6 mai, il a demandé au ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, Ndeye Saly Diop Dieng, de mettre un terme à l’errance des enfants.

La nouvelle méthode à développer sera axée sur le retrait et le placement de tous les enfants dans des centres d’accueil ainsi que la facilitation de leur retour en famille. Le chef de l’Etat souhaite aussi que tous les enfants vivant dans des lieux où leur sécurité n’est pas garantie soient retirés de leur habitation.

Par ailleurs, Macky Sall a donné une directive pour que, en coopération avec les missions diplomatiques des pays d’origine des enfants, soit organisé le retour au pays d’origine des ceux répertoriés par les services étatiques. Pour le Secrétaire général du ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, Mame Gor Ngom, malgré l’infection de plusieurs enfants au Covid-19, dont des talibés, des personnes malintentionnées font fi des risques en maintenant les enfants dans la précarité. «Aujourd’hui, une cinquantaine d’enfants sont atteints par la maladie. Des stratégies de pseudo-confinement des enfants ont été déclarées sans le respect des exigences de santé et de sécurité, outre les difficultés liées à leur nourriture et leur entretien. Manifestement, ceux qui entretiennent cette situation, semblent afficher une totale insensibilité à l’endroit des enfants dans le contexte de crise sanitaire», at-il dit.

2015 ENFANTS RETIRES DE LA RUE DONT 1219 RETOURNESEN FAMILLE, UN RESULTAT EN DEÇA DES OBJECTIFS

Depuis l’avènement de la pandémie de Covid-19, l’errance des enfants et leur difficile condition de vie dans des lieux qui servent d’écoles coranique, avaient été dénoncées par plusieurs acteurs de la société civile. Des initiatives ont été prises pour réduire le risque de contamination de cette population vulnérable et exposée. Mais, les résultats obtenus sont insignifiants. Selon des chiffres du Directeur de la Promotion des droits de l’enfant au ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, Niokhobaye Diouf, 2015 enfants ont été retirés de la rue.

1219 enfants sont retournés en famille. Seulement, ce taux de retrait est dérisoire. Et Mame Gor Diouf le reconnait. «Au regard de cette situation, les résultats provisoires obtenus sont bien en deçà des objectifs. Les enfants continuent à errer et à mendier dans les artères, les marchés, les espaces publics, sans aucune protection véritable». Même si des statistiques coordonnantes n’existent pas sur la situation des enfants de la rue au Sénégal, des organisations de défense des droits l’- homme estiment à des milliers le nombre des mômes en errance dans les grandes villes. Par exemple, le rapport de Human Right Watch intitulé «Sénégal, des abus incontrôlés dans des écoles coraniques», publié en juin dernier, faisait état de plus de 100.000 enfants talibés.

COVID-19 ET PRISE EN CHARGE DES ENFANTS EN DIFFICULTE : L’équation des ressortissants de la sous-région

Au moment où des stratégies sont en train d’être mises en œuvre pour ramener les enfants dans leurs familles, les autorités sont confrontées à la prise en charge des ressortissants de la sous-région.
Selon la Directrice de l’Education surveillée et de la Protection sociale (Desps), Abibatou Youm Siby, plus de 200 enfants originaires de la Guinée-Bissau, du Mali et de la Gambie ont été retirés de la rue, depuis le déclanchement du plan de retrait.

Et, ajoute-t-elle, dans les centres de sauvegarde de Pikine Guédiawaye et celui de Cambéréne, 133 enfants y sont hébergés actuellement, en attendant leur retour. «Ils ne sont âgés qu’entre 6 et 7 ans», s’indigne-t-elle. Et pour ces enfants, la durée de séjour dans les centres d’hébergement est beaucoup longue que celle des nationaux. Cela est dû à la fermeture des frontières, mais également la difficulté de retrouver les parents. Garder les enfants dans des centres d’accueil, en attendant leur retour en famille, s’avère difficile à cause de l’insuffisance des infrastructures.

« N’eût été le système de confinement qui permet, après une durée de deux semaines, d’organiser des retours en famille, les structures auraient atteint un niveau de saturation. Mais, si nous avions des structures beaucoup plus importantes, nous aurions applaudi», soutient Abibatou Youm Siby, qui se réjouit, par ailleurs, des directives présidentielles pour mettre un terme à l’errance des enfants.

 

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