’Nous atteindrons peut-être le pic dans une semaine’’. Voilà le cri d’espoir que le Dr Marie Khémèsse Ngom Ndiaye a lancé hier à la RFM, invitée qu’elle était de l’émission Grand Jury.
Le pic correspondrait au cas où l’on va atteindre le « nombre maximum de gens admis à l’hôpital et en réanimation pour l’épidémie de Covid », explique le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste interrogé par Doctissimo.
Il explique qu’une fois ce pic atteint, il devrait être suivi d’une réduction du nombre de contaminations. De ce fait, la courbe de l’épidémie s’infléchit et entame sa décroissance.
Donc, d’après les estimations du Ministère de la Santé, le nombre de cas testés positifs donc d’hospitalisation devrait baisser à partir de la semaine prochaine.
Bien sûr, une situation qui ne veut nullement dire la fin de l’épidémie. Car, elle avertit que cela pourrait durer un an.
En tout état de cause, comme elle a tenu à le préciser, nous sommes dans une phase ascensionnelle. Ce qui veut dire que les cas augmentent. Et ce qui inquiète, c’est l’augmentation des cas communautaires. Hier seulement, on en a eu quatre.
Donc, rien, jusqu’ici ne présage de la diminution des cas sauf à observer strictement les nouvelles mesures édictées en plus de celles déjà en vigueur dans le cadre de l’état d’urgence prorogé jusqu’au 02 juin.
Les sanctions seront plus dures pour les chauffeurs et conducteurs de motos qui vont convoyer des gens par le truchement de pistes de contournement. Les commerces ne seront plus ouverts tous les jours à Dakar. A partir d’aujourd’hui, ceux s’occupant de produits alimentaires pourront ouvrir les lundis, les mercredis et les vendredis. Et les autres, le mardi et le jeudi.
Le port du masque est rendu obligatoire dans les lieux publics et le couvre-feu est maintenu.
A ces mesures, s’ajoutent le fait qu’en général, en Afrique, la pandémie sévit moins vite que dans le reste du monde.
Dans une analyse consacrée à la question, Jeuneafrique constate que le continent ne compte aujourd’hui qu’un peu plus de 37 000 cas recensés (y compris les personnes déjà guéries) et 1 600 décès, contre plus de 3,2 millions de malades et plus de 228 000 morts dans le monde.
L’hebdomadaire parle ‘’statistiquement d’anomalie’’. Car, ‘’L’Afrique, qui représente 17 % de la population du globe, n’héberge que 1,1 % des malades et 0,7 % des morts. Mieux : avec déjà plus de 12 000 guérisons, elle semble résister bien mieux que les autres au coronavirus’’.
Bien sûr, il n’y a pas encore d’études sérieuses et de certitudes sur l’explication de cette ‘’exception africaine’’ par rapport à un danger planétaire, mais on avance déjà plusieurs raisons : la jeunesse de sa population, le climat, un système immunitaire qui pourrait être plus renforcé, un habitat moins dense, des déplacements plus limités, l’expérience des épidémies, une vraie solidarité transfrontalière, la protection indirecte d’autres traitements, une immunité ‘’génétique’’, une autre version du virus, etc.
Le constat est fait dans tous les cas qu’il y a, pour le moment, moins de dégâts en Afrique alors que toutes les conditions sont aussi réunies pour que ça explose.
C’est pourquoi, il nous est possible, dans les prochaines semaines, de connaitre soit le pire, soit le meilleur.
Le pire parce que le virus pourrait gagner en ampleur, accélérer son mode de propagation malgré les mesures prises du fait justement de données que nous ne maîtrisons pas et surtout du laxisme et de l’insouciance de certains de nos compatriotes.
A contrario, le scénario inverse n’est pas à exclure comme le prédit, avec prudence, le Ministère de la Santé. Et même dans ce cas, nous ne pouvons pas nous permettre de baisser la garde.
Car, beaucoup de spécialistes redoutent une seconde vague qui est toujours possible car, même des personnes guéries ont eu à rechuter.
Assane Samb