Confinés dans les hôtels, les personnes suspectées de Coronavirus ne se soucient guère de leur probable infection au Covid-19. Installés dans un confort douillet, ces veinards ont transformé leur « séjour hôtelier » en fiesta. Les propriétaires des réceptifs hôteliers de Dakar, qui ont joint Le Quotidien, ne contiennent plus leur colère.
«Certains invitent leurs voisins à prendre du thé en chambre. D’autres commandent le repas de Ramadan du dehors qu’ils consomment dans leurs chambres. Pire, ils se soucient peu de dégrader le mobilier de l’hôtel. Il est certain que nous serons obligés, une fois la réquisition levée, de réinvestir pour remettre nos hôtels à niveau. On ne sait même pas si l’Etat pourra nous dédommager. Même s’il devait le faire, nul ne peut dire en ce moment quand les fonds viendraient à être débloqués», lâche le responsable de l’un des plus importants réceptifs de Dakar.
En effet, beaucoup des pensionnaires internés chez eux gâtent le mobilier des hôtels et dégradent les réceptifs. Ajouté à cela, la somme modique que l’Etat paie pour le séjour de chaque pensionnaire, les responsables des hôtels s’attendent à de lourds investissements pour remettre leurs propriétés à niveau. Et cela n’est pas le plus terrible. La question tient aux dégâts engendrés par cette situation. L’Etat utilise les hôtels de la place pour interner les personnes suspectes pour avoir été en contact avec des personnes atteintes de Covid-19.
Mais, il se trouve que, pour une bon ne part de ces cas suspects, certains n’ont jamais approché un hôtel de près et ne savent même pas comment utiliser les commodités mises à leur disposition. «Nous avons commencé à noter des lits détériorés, certains matériels dans les salles de bain qui sont abîmés et même des tapis souillés», se plaint un hôtelier. Il déplore aussi le fait que, laissés à eux-mêmes pour une bonne partie du temps -le personnel de l’hôtel étant réduit au strict minimum, et ceux qui sont présents n’ayant pas le droit d’approcher les pensionnaires- les individus en confinement ne respectent quasiment pas la fameuse règle de la distanciation sociale.