Attaquer le professeur Seydi, c’est attaquer l’université !

par admin

Dakarmatin publie ci-dessous, le communiqué du Dr Oumar Dia, Secrétaire Général National du Sudes/Enseignement Supérieur et Recherche, daté du 8 avril 2020, concernant les attaques dont le Professeur Moussa Seydi a été récemment l’objet. 

« En visite à l’Hôpital de Ziguinchor, le Professeur Seydi, chef du service des maladies infectieuses du CHU de Fann et responsable des soins portés, dans notre pays, aux malades atteints par le Covid2019, a usé d’une litote pointant avec beaucoup de retenue ce qu’il a nommé « quelques petits problèmes » dont un « service de réanimation qui n’est pas construit selon les normes ».

Le Docteur Aloyse Waly Diouf, Directeur de Cabinet du ministre de la Santé et de l’Action Sociale, au lieu de se demander comment il était possible qu’un service de réanimation ne fut pas construit selon les normes, au lieu de se demander comment le marché pour ce service de réanimation a été passé et comment il a été possible qu’un tel service de réanimation fut réceptionné ; a préféré gourmander le Professeur Seydi en lui reprochant de ne pas « laver le linge sale en famille. »

Le Sudes/ESR est choqué par cette expression malheureuse et contraire à tout esprit de bonne gouvernance et de reddition des comptes.

Au-delà de cette anecdotique expression, le Sudes/ESR tient à rappeler au Directeur de Cabinet du Ministre de la Santé que :

  1. Les médecins Hospitaliers Universitaires ne reçoivent pas d’ordre du ministre et ne sont pas soumis à une quelconque obligation de réserve. Leur autorité, c’est le Recteur de leur Université.
  2. Certains postes dans les Centres Hospitaliers Universitaires sont rattachés à certains statuts universitaires. En tant que Titulaire de la Chaire de Maladies Infectieuses, le Professeur Seydi est ipso facto chef du Service des Maladies infectieuses de Fann. L’Université le choisit. Le ministre ne fait qu’entériner un choix dans lequel sa compétence est liée.
  3. Par conséquent, le Professeur Seydi a des devoirs non pas envers une Administration mais envers la Vérité et la Science. Ces devoirs et surtout son droit à s’exprimer plus librement que n’importe quel administratif sont garantis par la loi N° 94-79 du 24 novembre 1994 relative aux franchises et libertés universitaires.

Le Sudes/ESR s’indigne donc que le Dr Diouf se soit permis de se montrer aussi peu respectueux de ses devoirs de Haut Fonctionnaire qui doit scrupuleusement respecter la loi et veiller à préserver les libertés académiques qu’elle consacre. Ces libertés garantissent d’ailleurs la validité des diplômes du Dr Diouf. Si le Dr Diouf éprouve, malgré la crise que nous vivons, le besoin de discipliner ses subordonnés, nous lui suggérons de mener l’enquête pour savoir comment la situation constatée par le Professeur Seydi a pu se produire dans des structures dépendant d’un ministère où il occupe un poste si éminent.

Le Sudes/ESR attire l’attention de l’Exécutif et au premier chef du président Macky Sall sur le fait qu’une attaque contre le Professeur Seydi est une attaque contre l’Université et les libertés qui la fondent. Les universitaires de ce pays, qui font plus que leur part pour lutter contre la maladie à coronavirus, ne sauraient la tolérer.

Le Sudes/ESR profite de l’occasion pour assurer le camarade et collègue Seydi de son total soutien, l’encourager à persévérer dans la voie de la vérité qui est la seule digne d’un universitaire et appeler la population sénégalaise à continuer à respecter les gestes barrières qui nous protègent tous de cette pandémie. »

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