La prise en charge des cas graves du nouveau coronavirus nécessite un traitement pointilleux et un service de réanimation bien équipé, selon les professionnels. Malheureusement, le déficit d’appareils respiratoires, précieux pour soigner les cas graves et sévères de Covid-19, risque de plomber la riposte. Comme semble le montrer le 9e décès enregistré dans la cité religieuse de Touba par…manque d’appareil respiratoire, selon certaines indiscrétions. Zoom sur la problématique de la prise en charge des cas graves, via les acteurs du système, et son développement.
Les centres de traitement des malades de Covid-19 sont majoritairement sous équipés. Plusieurs voix se sont élevées dont celle du Professeur Moussa Seydi, chef du Service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de Fann pour alerter sur une situation qui pourrait être préjudiciable à la riposte contre la maladie. Ainsi en a-t-il été dans la région de Ziguinchor où le Pr. Moussa Seydi, en visite au centre de traitement, a trouvé le service de réanimation dans un état comateux et non opérationnel. « Le centre n’est pas construit selon les normes et manque d’équipements nécessaires pour être opérationnel », a-t-il déclaré.
Dans le même sillage, le médecin-chef du district de Bignona, Dr Tito Tamba, a assené ses vérités à l’État en indiquant qu’il faut immédiatement un relèvement du plateau technique qui devrait passer par la mise à disposition en quantité suffisante des équipements de protection et autres équipements médicaux. Conséquence de la faiblesse du plateau technique, le 9e décès enregistré dans la cité religieuse de Touba serait dû à l’absence d’un respirateur, selon Iradio. Les retombées de ce déficit d’équipements surtout d’assistance respiratoire pourraient être désastreuses et irréversibles face à cette situation épidémique de Covid-19.
D’autant comme l’a indiqué le directeur du Samu National, Pr. Bèye, que l’appareil respiratoire est une nécessité de première ligne dans la prise en charge des cas graves. « C’est dans ces cas que le tableau des détresses respiratoires connait une aggravation, sous le tableau d’une très grosse insuffisance respiratoire qui nécessitera une ventilation artificielle et des moyens de réanimation très poussés », a renseigné le Pr. Mamadou Diarra Bèye. A quel scénario faudrait-il alors s’attendre si la plupart des centres de traitement ne sont pas équipés d’appareils respiratoires ? Doit-on toujours continuer à évacuer les patients qui souffrent de cas graves ou sévères de la Covid-19 au centre Cuemo de l’hôpital de Fann, malgré qu’il ne dispose que de 14 lits ? À ces questions s’impose une réponse diligente, sans quoi le mal du nouveau coronavirus risque d’avoir raison de plusieurs de nos concitoyens.
UNE APPROCHE DE SOLUTION EN FINALISATION, SELON L’ECOLE POLYTECHNIQUE DE THIES
L’école polytechnique de Thiès est sur le point de finaliser un prototype de respirateur qui pourrait être utilisé dans les centres de traitement. Le directeur de ladite école, Alassane Diène, a assuré que le 4e prototype de cet outil si précieux est en phase d’être finalisé. Pour rappel, le Sénégal n’en compte qu’une dizaine et loin d’être suffisant à l’heure où la courbe de contagion du Coronavirus est ascendante. « Nous venons de terminer la réalisation du 3e prototype que nous avons présenté aux autorités et aux médecins. Ces derniers nous ont demandé d’y ajouter certaines fonctionnalités », a déclaré sur les ondes d’iradio, M. Diène.
Selon lui, l’équipe d’ingénieurs est à pied d’œuvre pour finaliser le 4e prototype qui va intégrer toutes les remarques des médecins qui devront travailler avec la machine. « On ne peut pas sauter ces remarques pour aller à la commercialisation de l’appareil. Nous sommes tenus de respecter toutes les étapes qu’ils nous ont recommandées », a-t-il signalé.