Les propagandistes du régime ont poussé des rugissements de victoire, histoire de montrer la facilité avec laquelle le président de la République a mobilisé les 1000 milliards de francs de son Fonds Force Covid 19.
Ce même si ce ne sont pas 1000 milliards « khobett, khobett » que Macky Sall va mettre sur la table puisque les 200 milliards, par exemple, sont représentés par des remises d’impôts. Pour le reste, l’Etat a réaménagé certains budgets en gelant par exemple des projets ou en différant des investissements prévus cette année et renvoyés à des temps meilleurs.
Il y a aussi qu’avec l’impossibilité pour les fonctionnaires de voyager à l’étranger pour cause de coronavirus, une belle économie a été réalisée sur les billets d’avion et les frais de mission. Ensuite, la chute des prix du pétrole à l’international a permis d’économiser une sacrée cagnotte de l’ordre de 159 milliards de francs. Quant aux partenaires techniques et financiers du Sénégal, c’est vrai qu’ils ont effectivement répondu présents. Et sorti le chéquier.
Par exemple, le Fonds monétaire international (FMI) a donné 266 milliards de francs. Il a même été dit que cette institution de bretton Woods a donné deux milliards de francs de plus que ce qui avait été annoncé ! En réalité, et de manière moins romancée, le Sénégal a tout simplement usé d’un droit qu’il a, comme tous les autres pays membres du Fmi et conformément aux statuts du Fonds, de retirer l’équivalent de sa participation au capital du Fonds en cas de calamités comme c’est le cas.
Un quota qui, pour le Sénégal, se monde à 264 milliards de francs, un taux de change favorable ayant permis à notre pays de bénéficier de deux milliards supplémentaires. De même, il n’y a vraiment aucun exploit à avoir décroché, par exemple, 26 milliards à la banque ouest-africaine de Développement (bOAD).
Là aussi, les ministres des Finances des Etats membres avaient demandé à l’institution d’avancer à chaque Etat membre la somme de 15 milliards de francs pour faire face aux impacts du Covid-19.
En plus de cela, le Sénégal a demandé le report d’une échéance de 11 milliards qu’il devait décaisser de manière imminente dans le cadre du remboursement d’un prêt accordé à l’Apix ! Autant de choses qui relativisent l’ « exploit » présidentiel de mobilisation de 1000 milliards de francs. Sans compter que, pour le reste, une bonne partie de ce pactole est constituée de prêts et non de dons à rembourser donc plus tard.
Et quand on sait que l’essentiel de cet argent aura servi à des dons et non pas à des investissements productifs, on comprend que certains ferraillent pour une annulation totale de dettes !
Christian SENE
kàCCoor bi