Cette année, le taux de croissance va considérablement baisser. Les plus pessimistes parlent de 2 à 3% à la place des 6 à 7% attendus même si la Banque mondiale et le Fmi ne parlent pas le même langage à ce propos.
Ainsi, notre pays, à l’instar de beaucoup d’autres, se préparent à une situation économique difficile laquelle exige une anticipation par une planification de crise afin de tenir compte de la nouvelle donne.
Il nous semble, à cet effet, que face à la faiblesse de nos recettes et à l’ampleur de nos dépenses publiques imprévues pour faire face au défi sanitaire, le salut du Sénégal est dans le partenariat économique. Mais, pas de n’importe quel partenariat.
Il s’agit de travailler à promouvoir les partenariats gagnant-gagnants, ceux-là qui excluent toute forme d’exploitation et de pression politique dans leurs conceptions et leurs planifications.
C’est pourquoi, l’objectif premier, est de se retourner vers les pays du Sud et ceux du BRICS pour lesquels nous avons des similitudes dans les approches, les préoccupations et les objectifs finaux.
Le partenariat entre pays africains, jusqu’ici cannibalisé, doit être de rigueur dans tous les secteurs importants où les pays peuvent se donner la main.
A ce propos, l’opérationnalisation rapide de la Zone de libre-échange économique (Zlec) doit être l’objectif majeur des Etats africains qui, par-là, ont trouvé la clef de voûte d’un développement futur endogène et auto-entretenu.
Qu’il soit permis que ceux qui excellent dans un domaine agricole, artisanal, industriel et même culturel donné, puissent exposer et écouler leurs produits dans d’autres pays sans que les tracasseries douanières ne les dissuadent de recommencer. Cet avantage comparatif et bien d’autres de ce genre doivent inciter nos chefs d’Etat à aller vite.
S’agissant des BRICS, la coopération jusqu’ici avec la Chine et l’Inde sont assez promoteurs pour encourager nos autorités à aller de l’avant.
S’agissant du seul secteur du transport, la Chine et l’Inde, par les bus King Long de Dakar Dem Dikk et les Tata ont révolutionné tout le secteur.
Et les acteurs du secteur et les mareyeurs attendent incessamment la matérialisation des accords pour le démarrage rapide de l’usine d’assemblage de camions de la société russe Kamaz.
Un investissement de 50 millions d’euros (57 millions de dollars) est attendu à ce propos.
Exactement comme ce qui s’était passé avec Sen Iran, la société iranienne dont l’arrivée sur le marché a changé le visage du parking de taxis sénégalais.
Il en est ainsi d’autres formes de partenariat qui sont à encourager parce que permettant aux Etats d’en faire profiter leurs populations.
L’avantage de ces partenariats, ce sont justement les innovations apportées au niveau des bénéfices mutuels.
Il a été en effet constaté que non seulement, il y a apport important de technologie, mais aussi promotion de l’emploi local. Leur mode de financement et l’implication de sociétés sénégalais en font de réelles opportunités d’affaires dont la multiplication ne fera qu’assoir les conditions d’une émergence rapide.
Car, l’accent à ce niveau doit être mis sur les produits qui ne coûtent pas trop chers et qui sont de bonne qualité.
Nous avons longtemps souffert d’une forme de partenariat classique coûteux et sans transfert de technologie.
Aujourd’hui, ces temps doivent être révolus. La preuve, la force de certains pays comme ceux du BRICS, c’est que les contrats qu’ils signent avec leurs pays-partenaires peuvent s’accompagnent de transferts de technologie. Il faudrait de plus en plus que les négociations aillent dans ce sens car, c’est la seule façon de créer les conditions d’un savoir-faire local, gage d’autonomie.
Car, en toile de fond, nous ne devons pas perdre de vue le fait qu’au sortir du Covid-19, la récession mondiale sera telle que les pays riches auront tendance à vouloir rattraper rapidement le retard accusé dans une accélération de l’exploitation des pays pauvres par des contrats léonins et une coopération dont ils sont les seuls à en profiter.
C’est d’ailleurs à ce propos qu’ils n’entendent pas du tout annulé la dette de nos pays.
Assane Samb