Nous avons appris, hier, qu’un patient a rechuté à Ziguinchor après avoir été déclaré guéri. Une situation qui étonne les populations même si le corps médical n’est pas surpris. Un cas similaire aurait déjà été observé à Dakar.
Il avait également été dit que ‘’le masque ne sert à rien’’ en matière de prévention. Or, après des études menées aux Etats-Unis notamment, on s’est rendu compte que le port du masque pouvait être un puissant moyen de prévention. Du coup, il s’est généralisé dans de nombreux pays et a été imposé même au Sénégal dans les lieux publics.
Des exemples qui montrent, à loisir, que l’on n’en sait pas beaucoup du Covid-19. Et que, comme le disait un spécialiste français, ‘’nous marchons en apprenant’’.
Comme dans toutes les guerres, la partie qui fait des résultats est celle dont on a peu d’informations notamment sur sa capacité opérationnelle donc de nuisance par l’attaque et la riposte.
C’est exactement le cas pour le Coronavirus. Non seulement il est invisible, mais il est aussi insaisissable. Deux avantages opérationnels qui font qu’il a une longueur d’avance sur nous.
C’est ainsi qu’il n’y a non seulement pas de remède mais un vaccin est improbable avant de longs mois.
C’est pourquoi, nous avons préféré la politique de l’autruche. On le dit bien chez nous, ‘’s’éclipser et s’échapper du danger est une forme de bravoure’’. Il faut tout faire pour ne pas croiser le virus. Et comme il se transmet d’homme à homme, pour ce que l’on n’en sait actuellement, chacun devient potentiellement un danger pour l’autre. La prévention devient aujourd’hui la meilleure arme actuelle, faute de mieux.
Le professeur Raoult prédit la disparition du virus dans certains pays si la tendance baissière des cas contaminés et des patients en réanimation se poursuit. Mais ce ne sont là que des probabilités. Il utilise d’ailleurs le conditionnel. Et il a raison.
La réalité est que l’humanité est désarmée face à un virus qui déjoue tous les pronostics et tous les plans.
Les Etats-Unis et l’Europe sont les plus durement affectés si l’on en croit les chiffres officiels. Mais aucun pays pratiquement n’est épargné. L’ennemi a frappé dur, gagne du terrain, assoit sa stratégie et nous oblige à battre en retraite et à subir.
Les systèmes de santé les plus supposés performants, ont été les plus inefficaces. C’est pour le moment en Afrique sub-saharienne et ailleurs dans le tiers-monde que le Covid-19 sévit moins.
C’est le bouleversement de la logique classique qui voudrait que les pauvres subissent plus la faim et la maladie. Ici, les pays riches et les personnalités riches dans les pays pauvres sont durement touchés.
On n’entend peu et rarement l’organisation mondiale de la santé (OMS). Les gouvernements sont dépassés et les personnels sanitaires débordés. Exactement les signes d’une défaite face à un ennemi que personne n’avait vu venir.
Mais, c’est dans les moments de peur et désolation comme nous sommes en train de les vivre que l’humanité réussit les sursauts de taille.
Surpris, nous n’avons plus le droit de l’être face à ces genres de pandémie tant au niveau de détection, de la prophylaxie que de la prévention.
Il faudra désormais revoir notre mode de vie, nos priorités. C’est au moins la principale leçon à en tirer.
Qu’importe pour un pays de réaliser de bons taux de croissance de son PIB si ses populations meurent de faim, si ses enfants ne vont pas à l’école et si ses hôpitaux sont des mouroirs.
Nous ne pouvons pas continuer à faire des grands projets nos priorités alors que manger à sa faim est une gageure.
Pis, les pays dits industrialisés ont institué un pernicieux système financier et économique qui met les pays faibles au pas en les soumettant à une situation de pauvreté presque chronique.
Tout ce système monétaire, financier, économique mondial n’est qu’un vaste bluff dont l’objectif est justement de maintenir le statu quo ante, la domination des uns contre les autres.
Le virus est venu donner un coup de pied dans la fourmilière.
Peut-être qu’il va nous poussera à réfléchir et à changer.
Assane Samb