C’est la psychose au PCCI. Le plus grand centre d’appels du Sénégal est en effet confronté, depuis jeudi dernier, à une série d’infections au covid-19. A ce jour, 4 agents, informe eMedia, sont déclarés positifs.
Interrogé par nos confrères, un agent du PCCI sous le couvert de l’anonymat a expliqué : « À notre arrivée au bureau jeudi dernier, on a trouvé la porte close. Après, on nous a expliqué qu’il fallait arrêter la production. Parce qu’il y avait un cas suspect de Covid-19 », dit-il.
L’interlocuteur de eMedia indique que deux jours plus tard, lui et ses collègues sont appelés un à un pour reprendre le travail, avec pour seule explication que les « lieux ont été désinfectés », sans aucune mention qu’un agent a été testé positif.
Mais, dit-il, le bruit court rapidement et ne tarde pas à se propager à la vitesse du virus. Tous ceux qui ont été en contact avec le patient sont pris de panique et la psychose s’installe. Certains décident de ne pas aller travailler le dimanche.
Un autre collègue enfonce le clou : « Il a fallu ces cas suspects du jeudi pour qu’ils distribuent des masques. On a saisi les responsables de la boîte. Mais ils nous interdisent d’en parler aux autres agents. Ils ne veulent pas que l’affaire s’ébruite parce qu’ils vont perdre de l’argent en restant sans travailler. C’est ainsi qu’ils ont sélectionné des agents pour qu’ils fassent du télétravail mais ces derniers risquent de contaminer leurs proches. Ce serait une véritable catastrophe », a t-il révélé.
Un autre agent qui s’est confié aux confrères a aussi confessé que « Le soir, on est plus de 100 conseillers. Le matin, il y a plus de 150. Au minimum, au PCCI, ce sont 300 conseillers qui sont concernés. Personnellement, j’ai tout fait pour être testé et là, je suis en attente de mes résultats. J’ai tenu à contacter eMedia pour en parler et alerter », se désole cet agent.
Il poursuit : « Moi qui vous parle et tant d’autres personnes avons été en contact permanent avec lui, confie l’un d’eux. Selon les horaires, il nous arrivait même de passer la nuit dans les mêmes locaux, dans une ambiance qui fait que tout le monde est exposé, s’il y a un cas positif parmi nous parce que non seulement nous sommes nombreux, mais également les interactions sont notre quotidien et nous partageons les mêmes matériels de travail, les mêmes espaces et quand nous rentrons, nous empruntons les mêmes véhicules de transport en commun. Mieux, en cette période de couvre-feu, quand on descend à minuit, nous sommes obligés de passer la nuit au bureau en attendant 6h du matin pour pouvoir sortir », s’inquiète notre interlocuteur.
Du côté des responsables de la société, rapporte nos confrères, c’est l’omerta. Jusqu’ici, aucune communication n’est faite à ce sujet à destination des employés. Aux dernières nouvelles, une note de service a été prise pour annoncer la suspension, pendant 14 jours, des activités, sauf pour ceux qui sont en télétravail. Sans aucune autre précision. Après plusieurs tentatives auprès de certains d’entre eux, nous arrivons à entrer en contact avec un des directeurs de service qui refuse d’évoquer le sujet et nous renvoie vers le responsable de la communication. Nos tentatives de joindre ce dernier sont restés vaines. Il ne répondra pas non plus à nos messages, souligne le confrère.