Abdou Mbow : « Ce que les gens ignorent sur la loi d’habilitation. Dans cette gestion du Covid-19, la transparence est de mise; évitons les polémiques inutiles… »

par admin

Évitant toute ambiguïté et imprécision, le député de la majorité donne sa version sur l’actualité qui est globalement gagnée par cette pandémie du Covid-19 depuis quelques temps. Le président de la commission des affaires étrangères et des sénégalais de l’extérieur à l’assemblée nationale est revenu sur certaines questions relatives à la gestion de la pandémie du Covid-19 dans notre pays. Il a tenu à préciser ou même à expliquer ce qu’engendre réellement la loi d’habilitation.

Mais également, le député Abdou Mbow est revenu sur cette aide alimentaire qui a créé une polémique avant de rappeler que la transparence est une question qui intervient au début et à la fin de cette affaire et que par conséquent les sénégalais doivent être concentrés sur l’essentiel qui est d’éradiquer cette pandémie.

Le président de la République a promulgué une loi d’habilitation pour prendre par ordonnance, des mesures relevant de la loi pour faire face au Coronavirus. Cependant, certains pensent que cela ne doit pas être une occasion pour piétiner les libertés. Comment appréciez-vous cette manière de voir les choses ? 

 D’abord, je voudrais faire un constat : la gestion de la pandémie au Sénégal est citée en exemple partout dans le monde. Ça, c’est un fait d’abord, qu’il faut constater. 

Pour en venir maintenant à cette loi d’habilitation, il faut souligner que le président de la République Macky Sall a eu la volonté, même avant cette loi d’habilitation, d’essayer d’endiguer cette maladie. On peut voir cela avec la fermeture des frontières, celle des écoles, des universités etc… 

  Sur la loi d’habilitation, certains se permettent d’en parler de manière approfondie, alors qu’ils ne savent pas réellement ce qu’est une loi d’habilitation. Nous savons tous, que c’est une loi qui permet au chef de l’État, de pendre par ordonnance des décisions relevant du domaine de la loi certes, mais il faut savoir que tout ceci est encadré. Si vous vous rappellez bien, il y’avait même un amendement que le ministre avait soumis à l’Assemblée nationale en commission et qu’on avait validé et qui avait une groupe de mot « tous ordres et judiciaires » et c’est à la suite que j’ai fait un amendement en plénière pour supprimer cela car, amenant une certaine incompréhension chez certains de la société civile et politique. C’est pourquoi on l’a ainsi enlevé pour mettre tout le monde à l’aise. 

Pour vous dire que le président de la République n’a qu’une seule préoccupation : faire tout pour que cette pandémie quitte le Sénégal. 

Quand une situation comme celle que nous vivons présentement prévaut dans un pays, le plus important est d’accompagner l’élan solidaire que le président a suscité même s’il faut être certes vigilant dans la gestion. 

D’ailleurs, il faut le rappeler, depuis que cette loi a été votée, le président de la République n’a pris que des décisions qui rentrent dans le cadre de soutenir les populations notamment sur le paiement des factures d’électricité, d’eau, la distribution de vivres, l’appui à la dispora, le soutien aux secteurs du tourisme et du transport, etc… 

 Il faut aussi savoir que la loi d’habilitation n’est pas un boulevard qu’on donne au président de la République pour faire les choses et ne pas les justifier, car il y’aura après des lois de ratification qui viendront à l’Assemblée nationale pour, devant la représentation nationale, dire tout ce qui a été fait sur ces ordonnances que le président de la République a prises. Donc je pense que c’est clair, car l’article 69 parle de l’état d’urgence, l’article 77, de la loi d’habilitation. Donc il y’a des lois et règlements bien établis et que personne ne pourra faire aujourd’hui ce qu’il ne peut pas justifier demain. 

 Pensez-vous qu’il puisse y avoir des débordements ou de décisions en déphasage avec les attentes du peuple? 

 Il ne peut y avoir de débordements car, on a dit que le président va, à travers cette loi d’habilitation, gouverner par ordonnance pour faire face au Covid-19 et le prolongement de l’état d’urgence. Une loi reste une loi et bien encadrée. On ne peut pas donc prendre une ordonnance qui sort de ce cadre. Autre chose, le président a mis en place un comité de gestion du fonds Covid-19 où toutes les composantes de la société seront représentées. Donc sachez que la transparence est bien de mise. C’est d’ailleurs, ce qu’a soutenu le président de la République lors de son interview sur France24 qu’il ne peut pas détourner l’opinion de l’essentiel qui est de travailler pour que cette pandémie puisse quitter le pays le plus rapidement possible. 

 Donc nous travaillons tous dans ce sens et nous n’accepterons pas d’entrer dans des détails qui vont nous retarder ou même qui pourront anéantir les actions du président dans la lutte contre cette pandémie; car il faut le dire, ce sont des décisions qui sont appréciées par les populations comme partout ailleurs. 

   En votre qualité de président de la commission des affaires étrangères et des sénégalais de l’extérieur à l’assemblée nationale, ces stratégies développées pour la gestion de la diaspora face à l’épidémie, vous satisfont-elles? 

D’abord, le président de la République a pris une ordonnance pour allouer une somme à la diaspora. Le ministre des affaires étrangères a tenu un point de presse pour expliquer les détails avec l’ensemble des représentations diplomatiques, mais aussi, les députés de la dispora. D’aileurs, il les a réunis juste après sa conférence de presse (j’étais même présent), les conseillers économiques et les ambassadeurs itinérants pour nous faire part des décisions prises et de ce qui sera fait. Toutefois, au niveau des représentations diplomatiques, l’information a été relayée et aujourd’hui, nos consuls, ambassadeurs avec les composantes qui sont sur place, sont en train de s’atteler à cette question pour la mise en œuvre de cette ordonnance que le président de la République a mise à la disposition de la Diaspora. 

L’État du Sénégal a dégagé 69 milliards pour soutenir les ménages face à la maladie. Comment appréciez-vous tout ce débat sur la distribution alimentaire et l’attribution de marchés ? 

Encore une fois, je vais paraphraser le président de la République qui disait que : « Nous ne pouvons pas, aujourd’hui, dans cette situation, descendre aussi bas, pour parler d’attribution de marchés ou pas ». Quand l’Assemblée nationale avait voté une loi d’habilitation au président de la République pour prendre des décisions relevant de la loi, il pouvait directement contracter avec certaines entreprises et prendre ces vivres. Mais dans le souci de la transparence, le ministère du développement communautaure et de l’équité sociale a lancé une consultation qu’il a publiée dans la presse. 

Il faut savoir que toutes les couches de la société sont impliquées sur cette question là. Le plus important est aussi de penser à ces ménages qui vont recevoir ces aides. Il ne faut pas être dans la politique politicienne pour faire des polémique inutiles. 

La transparence est au début et sera à la fin de cette affaire. Aujourd’hui, l’État est en train de dérouler son programme et tout sera fait dans les règles de l’art et dans la transparence. 

 Les divergences sur le montant réel du coût du transport des vivres…  

Pour moi, les détails n’ont pas leur place dans cette affaire. Ce qui est important pour moi, ce sont les faits et c’est ce que je relate. 

N’est-il pas prioritaire de faire focus sur le Covid-19 au lieu de se laisser divertir par certains détails sur l’aide alimentaire ? 

Vous avez vu que le président de la République, avec aujourd’hui ce qui se passe sur la propagation de la maladie, notamment l’explosion des cas communautaires, appelle les sénégalais à beaucoup plus de vigilance et de responsabilité.

 

D’aileurs le ministère de la santé et les autres acteurs du domaine, sont en train de faire un travail exellent après les décisions prises par le chef de L’État. Ce que les sénégalais doivent comprendre c’est que les décisions des autorités étatiques et les préscriptions faites par nos soignants doivent être respectées pour que la propagation des cas communautaires puissent se réduire. C’est d’ailleurs pourquoi le président de la République a jugé que si la situation persiste, on pourrait aller vers une augmentation des heures du couvre-feu. 

Comment analysez vous la sortie du chef de l’État sur France24 au sujet de la situation sur la pandémie? 

Je l’ai positivement appréciée. Vous savez dès qu’il a parlé d’un nouvel ordre mondial après cette maladie et que les grandes puissances parlent de récession après, c’est parce que l’affaire est très sérieuse. Aujourd’hui, l’Afrique, devrait faire un seul bloc parce que  » L’Afrique de l’après Covid-19″ va exister et il y’aura des repercussions sur le plan économique. Le président de la République donc, en tant qu’une personne bien écoutée en Afrique, a fait l’appel de Dakar pour l’annulation de la dette. Je pense d’ailleurs, que c’est un appel qui a été très bien entendu, car vous avez entendu le president Macron, Angela Merkel, le G20 etc… parler même de report. 

Mais le président de la République Macky Sall a maintenu sa position sur l’annulation, car étant conscient des enjeux économiques en Afrique. Ceela prouve encore son statut de leader et nous devons, compte tenu de cette situation, faire bloc autour de lui pour que cela puisse être une réalité. 

Que dites-vous à ceux qui veulent politiser cette crise ? 

En tout cas nous, à notre niveau, nous ne serons jamais pour la politisation de cette affaire qui est tellement sérieuse. Je me permettrai de dire que personne, ne pourra divertir le président qui est d’ailleurs très conscient de la situation. Vous l’avez même entendu qu’il n’acceptera pas de descendre aussi bas sur des détails qui pourront anéantir ses actions. Nous même qui l’accompagnons, ne l’accepterons pas. 

 Êtes-vous pour la généralisation du port de masques? 

Je suis totalement favorable au port du masque et d’aileurs à tout ce qui peut limiter la propagation du virus au sein de la communauté. 

Le masque est l’un des éléments essentiels pour la limitation de cette propagation du virus. Donc si tel est le cas, je suis favorable et j’invite aussi tous les sénégalais à participer à l’effort national pour stopper le virus. 

 Le confinement total? 

Je ne le pense pas. Mais comme le président de la République l’a dit, les mesures idoines seront prises pour endiguer cela…

Dakaractu 

 

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