Historique des maladies meurtriéres

par admin

FIGAROVOX/TRIBUNE – Il est nécessaire de s’appuyer sur l’histoire pour prendre du recul sur la période que nous vivons, considère l’historien Olivier Faure. Plutôt que de céder à la panique, il faut selon lui demeurer vigilants, notamment dans la défense de nos libertés, et se souvenir que les grandes épidémies n’ont pas toujours eu les conséquences attendues.

Olivier Faure est historien de la santé et professeur d’histoire contemporaine à l’université Lyon III Jean Moulin. Il a notamment publié Les Français et leur médecine au XIXe siècle (Belin, 1993). L’historien et le citoyen ne font qu’un et, comme le disait Lucien Febvre, ils doivent participer à la manœuvre avec leurs compétences.

Si le citoyen doit être ému par ce qui nous arrive, l’historien doit être rigoureux. Il est d’abord là pour comparer avec le passé. Si cela peut paraître indécent il faut bien, pour le faire, utiliser des chiffres, aussi froids et inhumains fussent-ils. À ce jour le coronavirus a fait près de 10 000 morts en France.

C’est évidemment 10 000 de trop mais il faut savoir qu’ils représentent moins de 2 % des 580 000 décès annuels (Ndlr, souligné par Le Témoin). Même en Italie où la maladie est la plus grave, le taux de létalité (nombre de décès sur nombre de cas) est de 10 %, bien loin des épidémies anciennes. Pour poursuivre cette macabre comparaison chiffrée dans le temps, il faut se souvenir que la canicule de 2003 fit 15 000 victimes.

Si l’on remonte dans le temps les comparaisons sont encore plus éclairantes. Il faut se souvenir que dans les années 1880 la tuberculose tuait chaque année environ 100 000 personnes dans une France de moins de 40 millions d’habitants et que le choléra tua deux fois en une seule année (1832 et 1854) plus de 200 000 des 30 millions de Français de l’époque.

Je n’ose même pas faire référence à la peste qui faucha peut-être le tiers de la population européenne au milieu du XIVe siècle et sévit régulièrement jusqu’en 1720, année où elle tua 100 000 Provençaux… » Ndlr : Un article qui apporte de l’eau au moulin du « Témoin » qui a toujours soutenu depuis le début de cette crise que l’on faisait trop de cinéma pour rien au Sénégal. En tout cas pour une maladie qui tue bien moins que le paludisme ou que les accidents de la route dans notre pays !

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