Les comptes-rendus quotidiens du gouvernement sénégalais sur l’évolution du COVID-19 dans notre pays ne rassurent pas.
Après avoir déclaré la guerre aux cas communautaires, les autorites nous annoncent ce jeudi 9 qu’aucun cas communautaire n’a été relevé, sans aucune forme de précision. Laissant ainsi croire à un résultat positif qui est d’ailleurs fêté sur les réseaux sociaux.
Or l’acceptation d’être revenu bredouille d’une traque aurait été la meilleure posture communicationnelle pour mieux alerter les populations qui doivent mesurer pleinement les enjeux, afin d’y faire face.
Le temps de l’épidémie n’est pas le temps de la propagande politique. Tirer la couverture sur les gouvernants plus que sur les populations semble être l’option de l’Etat.
Le fait pour le gouvernement de nous faire croire qu’il peut traquer les cas communautaires, est utopique. Les quartiers ciblés n’y changeront rien tant que les populations se déplacent et font de multiples va-et-vient.
Le gouvernement insiste sur le taux de guérison sans maîtriser le taux de prévalence. Et ainsi rassure plus qu’il n’alerte.
Les statistiques qu’il ne cesse de brandir ne se basent que sur ce qui est découvert à travers un échantillonnage de personnes testées, insignifiant puisque ne renseignant aucunement sur la situation réelle.
Comment comprendre que sur 1000 milliards destinés à la lutte, seuls 6,4 % sont destinés aux dépenses liées à la santé pour régler une question sanitaire ?
J’avais dit à la suite du discours du président de la République ce 24 mars que parallèlement à la stratégie d’adaptation qui se matérialise à travers le programme de résilience sociale et économique, il fallait une stratégie d’endiguement qui est le gage de toute chance de résilience. D’autant plus que tous les pronostics risquent d’être caducs tant que le virus subsiste.
Aujourd’hui, quelle est l’option crédible qui devrait aboutir à l’endiguement du COVID-19 ?
On ferme la nuit et on ouvre les vannes le jour. On cloisonne les villes et on décloisonne à travers des autorisations massives de circuler.
On veut repérer les cas communautaires sans élargir le champ des tests…
Le personnel de santé envahit les réseaux sociaux pour réclamer des masques, des gants et des gels antiseptiques, au moment où on privilégie d’autres dépenses accessoires.
Aujourd’hui, la situation nous impose des mesures fortes. Il faut réfléchir sur des pistes intéressantes :
– Un test massif et le port obligatoire de masque : mettre des masques à la disposition des populations et faire des tests en privilégiant les foyers épidémiques;
– Associer le couvre-feu à la dispersion des rassemblements le jour et à l’exigence du respect des gestes barrières.
Les populations ont également un rôle important à jouer. Les mesures barrières doivent être strictement respectées. C’est le moment de faire preuve de patriotisme et de responsabilité.
Que DIEU nous garde