Le premier jour du couvre-feu au Sénégal a été émaillé par des violences policières sur les récalcitrants et même autres personnel soignant qui avait quitté tard l’hôpital pour rentrer chez eux; Des centaines de vidéos ont été diffusées sur les Réseaux sociaux, montrant des forces de l’ordre tabassant des citoyens dans les rues ou à bord de leurs véhicules. Les organisations de défense des droits humains avaient dénoncé énergiquement ces actes, à travers un communiqué.
La police avait reconnu des comportements excessives de la part de certains de ses hommes, via un communiqué émanant de ses services de Relations publiques
Quelques semaines après, le Directeur de la Sécurité publique, le commissaire Abdoul Wahab Sall, informe sur le plateau du Jury du dimanche (JDD) de Mamoudou Ibra Kane que les auteurs de ces actes de violence ont été sanctionnés.
« Ils ont fait l’objet au moins de mesures disciplinaires au départ. Au moins, la première catégorie de sanctions leur a été appliquée. Généralement, quand il y a des situations comme ça, c’est des sanctions disciplinaires. On a un statut qui date de 2009 avec son décret d’application qui prévoit selon les catégories de personnel dans la police nationale, des sanctions appropriées en fonction de la faute qui a été commise.
Cela peut être ce qu’on appelle une cellule comme au camp Abdou Diassé, où on met quelqu’un pendant 10 jours. Il y a possibilité de prolonger 20 autres jours. Parfois, c’est suivi de conseil d’enquête, et le cas échéant, il y a plusieurs types de sanction. Cela peut être un abaissement d’échelon ou une radiation ou des sanctions intermédiaires. », a-t-il assuré sur i-Radio ce dimanche 5 avril.
Des actions humanitaires de la police en ce temps d’Etat d’urgence
Selon le Directeur de la Sécurité publique, les comportements déviants ne sont recommandés à aucun agent de police. Ce que la hiérarchie recommande, c’est plutôt le tact dans les interventions, selon le Commissaire Sall. « Ce sont des actions isolées, que l’autorité a eu à déplorer.
Il y a eu le communiqué du ministre de l’Intérieur, et du Directeur de la police nationale, pour déplorer des comportements déviants, qui ne sont pas recommandés aux agents, à qui on demande vraiment d’agir avec intelligence et tact, de regarder l’esprit et la lettre des textes, d’agir avec discernement.
C’est le discours qui est porté vis-à-vis des agents dans le cadre des notes d’orientation dès le début de la crise sanitaire, et dans le cadre de briefing qui sont faits par les chefs de service départementaux ou régionaux à l’endroit de ces agents-là quotidiennement », dit-il.
Avant de relever le côté humanitaire de la police en ce temps de crise. « Aujourd’hui, je crois que sur le terrain même surtout des actions humanitaires même de la police (car) sur des situations, les policiers sont venus en aide à des individus en détresse notamment des femmes enceintes à terme.
C’est le cas à Abass Ndao, à Touba, on a eu beaucoup de cas où nos agents ont eu à assister des femmes en détresse. C’est la tendance dans tout État de droit, c’est l’humanisation. Pas plus tard que la semaine dernière on a tiré des leçons : toute violence injustifiée est bannie même durant l’Etat d’urgence et le couvre-feu », indique le Directeur de la Sécurité publique.