Depuis un mois, le coronavirus est en plain-pied dans le pays. Actuellement, des stratégies sont en train d’être mises au point pour contrôler le pic épidémique dont personne ne connait la date exacte de survenue. Pour la journée d’hier, sur 127 tests effectués, seuls 5 sont revenus positifs. Ce qui porte le bilan des contaminés à 195. En faisant l’évaluation, hier, de la riposte à la maladie, un mois après son apparition au Sénégal, les médecins sont revenus sur des points importants concernant le Covid-19.
Hier, le nombre de cas testés positifs a baissé par rapport aux jours précédents. En effet, sur les 127 tests réalisés par l’institut Pasteur, 5 seulement sont revenus positifs. Il s’agit de deux cas importés et de trois autres contacts suivis par les services du ministère.
En même temps, 10 patients hospitalisés ont été contrôlés négatifs et sont donc déclarés guéris. Quant aux patients toujours hospitalisés, leur état serait stable. Avec les cinq cas d’hier, le Sénégal compte à ce jour 195 cas déclarés positifs dont 55 guéris, 1 décès, 1 évacuation et 138 encore sous traitement. Mais hier, les médecins qui ont participé à la conférence pour dresser le bilan d’un mois de coronavirus dans notre pays mois ont dit craindre le pire. Le directeur du Samu national, le Pr. Mamadou Diarra Bèye a renseigné que la capitale, Dakar, qui est l’une des régions les plus touchées par le méchant virus, ne dispose que de 56 lits de réanimation et 40 autres qui ne sont pas encore prêts. «D’emblée, 56 lits ont été préparés et dégagés pour répondre à cette riposte. Ces lits sont répartis à Dakar dans différents hôpitaux, d’abord au niveau d’où on a le centre QMO qui a pris en charge nos deux patients dont les cas se sont aggravés.
Il y a également le Service de la réanimation de la chirurgie cardiovasculaire qui été remis à neuf. Il y a aussi l’hôpital Dalal Diam qui est en train de se mettre aux normes et de finaliser son service de réanimation », a encore confié le professeur Mamadou Diarra Bèye. Revenant sur la question des respirateurs, il estime que « même si le coronavirus a un tropisme processus de nutrition des tissus) sur l’appareil respiratoire, la défaillance respiratoire dans l’aggravation est la première chose à constater. Tous les malades n’ont pas besoin de respirateur. C’est une phase de prise en charge qui est assez longue » a-t-il fait savoir.
Présent lors de cette évaluation de la riposte à la maladie un mois après son apparition au Sénégal, le directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire (COuS), Dr Bousso, indique qu’à partir de la semaine prochaine, les autorités sanitaires s’attendent à une meilleure visibilité de la courbe épidémiologique du Covid-19 dans notre pays. « A partir de la semaine prochaine, en principe, nous devrions avoir une meilleure visibilité sur la courbe épidémiologique au Sénégal », a-t-il dit. S’agissant du pic tant redouté, Dr Bousso estime que « ce serait hasardeux de donner une date pour le pic de la maladie au Sénégal.
Les effets des mesures de contingence relatives à la fermeture des frontières aériennes, la suspension des enseignements et l’interdiction des manifestations publiques devront commencer à se voir à partir de la semaine prochaine ». Par ailleurs, faisant le décompte des cas enregistrés, il explique qu’au moins 45 % de cas détectés ont été importés de l’étranger, alors que les cas contacts représentent 55 % et la transmission communautaire 4 %. « A la fin de la semaine, nous serons au quatorzième jour de la fermeture des frontières. Normalement, nous ne devrions plus enregistrer de cas importés », soutient-il. Au total, les cas importés, associés aux cas contacts, représentaient 96 % des patients suivis dans les différentes structures sanitaires dédiées à la prise en charge de la maladie. « Si on parvient à maîtriser les entrées de nouveaux patients, il nous restera les 4 %, un chiffre bas, mais très important à partir de la semaine prochaine ». Et au cas où, hélas, ne le souhaitons pas, le dispositif médical de riposte ne parviendrait pas à maîtriser ces cas, « l’épidémie pourrait aller dans un sens pouvant être très difficile pour nous », selon Dr Bousso. Le Sénégal risque donc de vivre des semaines cruciales durant ce mois d’Avril.
Un autre médicament du nom de Azythromycine associé au hydroxychloroquine
Par ailleurs, le chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de Fann, Pr. Seydi, a annoncé une bonne nouvelle. A l’en croire, les patients de Covid-19 sous traitement avec de l’hydroxychloroquine guérissent plus rapidement. Pr Moussa Seydi informe qu’il va associer à ce médicament un autre qui s’appelle azithromycine. « Les patients sous traitement spécifique tel que l’hydroxychloroquine guérissent plus vite. Nous l’avons constaté. Mais comme j’ai eu à le dire, en matière de sciences, la constatation seule ne suffit pas. Il faut faire des recherches poussées avant de valider une attitude », a-t-il commenté. « Ce constat (relatif à la chloroquine, Ndlr) nous rassure et rassure toute mon équipe. Et nous allons continuer dans ce sens. Nous allons même, dans les jours à venir, y associer de l’Azithromycine, ce qui devrait nous permettre d’avoir de meilleurs résultats », a-t-il ajouté.
Avant d’indiquer : « Les résultats obtenus avec l’hyroxychloroquine ne doivent pas pousser à l’automédication, du reste dangereuse. C’est pour éviter d’avoir des effets secondaires inconnus que nous avons commencé à traiter nos patients uniquement avec de l’hydroxychloroquine bien qu’il soit connu que son association avec l’azithromycine soit plus efficace ». Ce médicament supplémentaire sera administré aux malades en l’absence d’effets secondaires du premier. cas que son équipe a fait. « Certes, le traitement antiviral permet de raccourcir la durée d’hospitalisation, de guérir plus vite le malade, mais il ne serait pas suffisant si on n’y associe pas les autres aspects thérapeutiques tel que le traitement symptomatique », a encore expliqué le Pr Moussa Seydi. Face aux autres pathologies dont pourraient être porteurs les malades du coronavirus, Pr Seydi explique que lui et ses équipes doivent en même temps traiter les comorbidités comme le diabète, l’hypertension artérielle, l’insuffisance rénale. Il est nécessaire aussi de prévenir d’autres complications comme la maladie à thromboembolique. « Cette maladie peut se compliquer d’embolie pulmonaire et tuer le malade. Par conséquent, il convient de prévenir les surinfections », a indiqué en conclusion le patron du service des maladies infectieuses et tropicales du CHu de Fann.