Pour gagner la lutte contre le Covid 19 : Et si le salut passait par le dépistage de masse ?

par admin

Comme beaucoup de pays africains, le Sénégal se bat contre le nouveau coronavirus. C’est le 02 mars que ce virus appelé Covid-19 ou SARS-COV-2 a fait son apparition dans notre pays. Mais les cas sont allés crescendo à partir du 11 mars. Le Sénégal qui était à quatre personnes diagnostiquées positives, se retrouve aujourd’hui avec au moins 130 cas positifs dont 18 guéris et 112 sous traitement. 

C’est de très loin mieux que ce qui se passe dans d’autres pays africains où une vingtaine de morts sont parfois signalés. C’est le cas de l’Égypte. En Europe, en Asie et en Amérique, la situation est un peu plus préoccupante. Cependant, les autorités sénégalaises ont décidé d’intensifier la lutte contre le Covid-19. 

La guerre contre un ennemi invisible 

Dans un premier temps, le président de la République a, sur recommandation du comité de gestion des épidémies, décidé d’interdire les rassemblements publics, de suspendre les enseignements dans les écoles et universités. Même la fête nationale du 04 avril se fera dans la plus grande sobriété. Le chef de l’État présidera une prise d’armes au Palais alors que toutes les célébrations régionales ont été annulées. Comme si cela ne suffisait et compte tenu d’une nouvelle évolution inquiétante de l’épidémie entre temps passée à pandémie, le président de la République a décrété l’état d’urgence assorti d’un couvre feu.  

Pour Macky Sall, il faut gagner la guerre contre cet ennemi invisible qui à ce jour, a envahi le corps de plus de 500 000 personnes dans le monde et a eu raison de 26 000 autres. Il a invité les Sénégalais à se donner la main pour sortir vainqueur de cette impasse. Tous les segments de la société ont répondu à son appel pour vaincre le coronavirus. 

Sur le terrain de la prise en charge médicale, le Pr Seydi et son équipe abattent un travail excellent. C’est d’ailleurs ce qui nous a valu les résultats satisfaisants. Sur 130 positifs détectés et suivis par les services sanitaires, 18 n’ont plus une trace du virus dans leur organisme.  

Mais il ne faudrait pas dormir sur nos lauriers comme le rappelle le Pr Moussa Seydi, Chef du Service des Maladies infectieuses de l’hôpital Fann. L’infectiologue a tenu à alerter sur la nécessité pour les sénégalais de ne jamais baisser la garde. « Si ces chiffres nous donnent l’impression qu’on est en train de gagner la guerre, c’est que nous nous trompons lourdement. Il ne faut pas que nous dépassions un certain seuil, car si c’est le cas, on risque d’être dépassé et là, bonjour les décès », selon  l’averti scientifique qui insiste sur la prévention. « C’est le seul gage pour gagner la partie », renchérit-il.  

Le dépistage de masse, l’option gagnante   

Un autre terrain que les autorités devraient cependant investir, c’est celui du dépistage de masse. Malheureusement, jusqu’à présent, le discours qui revient le plus, c’est le respect du couvre-feu. Mais il ne sert à rien de confiner les sénégalais chez eux, si après une sensibilisation n’est pas faite pour les inciter au dépistage. Surtout que nous avons enregistré 8 cas issus de la transmission communautaire.  

Les autorités ont l’impératif de mettre en place un dispositif rodé pour permettre aux Sénégalais d’être fixés sur leur état de santé et savoir s’ils sont porteurs du virus ou pas. Ceci doit passer par la multiplication des tests de diagnostic. Certes, des efforts ont été faits dans ce sens. L’Institut de recherche en santé de surveillance épidémiologique et de formation (IRESSEF) est venu appuyer l’Institut Pasteur et a commencé les tests de dépistage depuis le lundi 21 mars. Mais le nombre de tests réalisés par jour reste faible. Le Sénégal devrait penser à faire 1000 tests par jour et sur toute l’étendue du territoire. 

Pour ce faire, tous les moyens et services de l’État doivent être mis à contribution. L’infectiologue français Didier Raoult dont le protocole consistant à donner de l’hydroxychloroquine aux patients est en train de faire des miracles, a longtemps théorisé le dépistage de masse. Une option qui a déjà fait ses preuves en Allemagne. Avec un demi million de tests par semaine, l’Allemagne est parvenu à maîtriser les décès dûs au coronavirus.  

Pour 40 000 cas enregistrés, le pays n’a déploré que 253 morts, c’est à dire 0,5% là où l’Italie se retrouve à un taux de mortalité de 10% et la France à 5%. 

Mais la Corée du Sud reste l’exemple le plus parfait en terme de réussite dans ce domaine. Aux premières heures du règne du virus, ce pays pointait à la deuxième place après la Chine d’où est partie la pandémie en décembre 2019. La tendance sera toutefois renversée en moins de 20 jours grâce à un plan réfléchi de détection de masse des porteurs de la maladie. Ainsi, des tentes ont été implantées sur toute l’étendue du territoire pour permettre aux citoyens d’être testés sans le moindre effort. Au 27 mars, le pays ne compte que 9.478 cas alors que le nombre de décès s’est arrêté à 144.

 

Le Coronavirus n’est pas une maladie de la honte 

Aujourd’hui, il est donc évident que l’enjeu, c’est de détecter très tôt la maladie pour la soigner convenablement, surtout que la majorité des cas peuvent être suivis à distance. Ce qui aura pour conséquence le désencombrement des hôpitaux et la prise en charge adéquate des cas graves. 

De ce point de vue, il est aussi attendu de tous une prise de conscience de la gravité de la situation.  

L’ancien ministre Moustapha Guirassy a montré la voie en annonçant publiquement avoir été testé positif au coronavirus. Le but recherché est de dire aux sénégalais que le coronavirus n’est pas une maladie de la honte comme laisse penser la clameur publique. D’ailleurs, ce virus à couronnes aura suffisamment montré qu’il ne fait aucune distinction entre ses cibles qui sont de tous les rangs. Aux dernières nouvelles, c’est le Premier ministre britannique Boris Johnson qui a été testé positif. C’est dire…

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