En conférence de presse ce jeudi, des membres de « Noo Lank », un collectif citoyen qui lutte contre la hausse du prix de l’électricité au Sénégal, ont accusé la France d’être derrière l’emprisonnement d’un de leurs camarades, l’activiste Guy Marius Sagna.
« Guy Marius Sagna s’est opposé à la présence des bases militaires françaises ici au Sénégal. Il s’est battu contre l’attribution illégale des marchés aux entreprises françaises. C’est pourquoi la France pense qu’il est contre ses intérêts. C’est le symbole de la résistance nationale et c’est un panafricaniste. Que ça soit lui, Kémi Séba et Nathalie Yamb, ils sont tous persécutés », a soutenu Ben Taleb Sow, coordinateur du collectif.
Sow a fait aussi allusion à l’appel du chef de l’État français Emmanuel Macron, qui avait invité des dirigeants africains à adopter une position plus ferme sur les « sentiments anti-français », pour justifier les accusations, impliquant la France dans l’emprisonnement de leur camarade.
Ne comprenant pas le maintien en détention de leur camarade, alors que les autres codétenus pour les mêmes motifs ont été libérés, Ben Taleb Sow estime cette détention et purement politique et ne se justifie en rien en droit. « Macky Sall, après son projet de réduire l’opposition sénégalaise à sa plus simple expression, s’attaque aux mouvements citoyens qui prennent les revendications d’un peuple abusé et meurtri par un racket des maigres moyens qu’il lui reste », a-t-il conclu.
Célèbre activiste et pratiquement présent dans tous les fronts, Guy Marius Sagna a été arrêté fin novembre avec d’autres camarades devant le Palais, lors d’une manifestation non autorisée contre la hausse du prix de l’électricité. Ses autres codétenus ont été tous libérés, mais lui reste toujours en détention.