«Il faut que les dirigeants de ce pays sachent qu’on ne peut plus faire comme avant»

par admin

L’arrestation de Guy Marius Sagna et compagnie est considérée par le professeur Yankoba Seydi comme une interdiction à l’aspiration à la liberté et est faite sur des bases futiles. Le militant de Rewmi qui présentait son livre intitulé « tradition libérale en grande Bretagne : Les spécificités d’une doctrine de 1688 à nos jours » a déclaré qu’au Sénégal, on est en train de marcher sur la tête pour avoir arrêté des gens qui ont manifesté leur désaccord contre certaines politiques du gouvernement.

La violation des libertés au Sénégal s’est invitée, ce samedi, à la cérémonie de dédicace du livre du Professeur d’Anglais à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Yankoba Seydi, intitulé : «Tradition libérale en Grande Bretagne : Les spécificités d’une doctrine de 1688 à nos jours ». Dans le contexte local, le militant du parti Rewmi d’Idrissa Seck et Directeur de l’Ecole du parti au sein des Oranges soutient qu’on ne peut pas assister à ces violations de droits et de libertés publiques. C’est inacceptable, selon lui. « On ne doit pas le faire car ce pays aussi a une certaine histoire. Il faut conquérir les libertés à un moment donné et il arrive qu’on les viole. Et quand c’est le cas, c’est parce qu’on nous en sépare, ce qu’il ne faut pas faire. Cela doit nous inviter à une lutte pour les reconquérir », a-t-il lancé lors de la cérémonie de dédicace de son livre. Pour l’homme politique et responsable à Rewmi, malheureusement, au Sénégal, des gens sont arrêtés et jetés en prison sur des bases souvent assez futiles. « En le faisant, on nie le droit qu’ils ont de pouvoir aspirer à la liberté, parce que tout le monde a le droit de vivre de façon libre. Quand on vous enlève la liberté, vous n’existez pas.

Au Sénégal, on est en train de marcher sur la tête, parce qu’on a arrêté des gens qui marchaient pour manifester leur désaccord avec certaines politiques de l’Etat. Ils en ont le droit parce que la Constitution le proclame et le peuple le déclare. Il doit se battre pour que justement ce qui est inscrit noir sur blanc et ayant valu des luttes soit respecté », a dit le Professeur Yankoba Seydi. Il n’a pas manqué de dire qu’on ne peut se réveiller et entendre que Guy Marius Sagna et compagnie, ainsi que beaucoup d’autres personnes anonymes sont en prison pour n’avoir rien violé. Il soutient qu’on doit leur restituer leur liberté.

 FREIN A L’IMAGINATION, A LA CREATION ET A L’INVENTIVITE

« Il faut que les dirigeants de ce pays sachent qu’on ne peut plus faire comme avant. On évolue et c’est la liberté qui nous permet de faire les avancées que nous réalisons. Si tel n’était pas le cas, on serait toujours à l’ère de la pierre taillée. Cette liberté nous permet d’avancer et de réfléchir. Mais quand on bâillonne la personne et qu’on ne lui permet pas de jouir de sa liberté, il n’y a plus de place pour la création, pour l’inventivité et l’imagination », a déploré le Professeur Seydi. Il estime que par conséquent, cela met un frein à toute possibilité d’évoluer.

Pour lui, on sera toujours au crépuscule de l’humanité. Lors de cette cérémonie, le jeune militant Rewmiste a expliqué l’intérêt de parler du libéralisme anglais dans le contexte africain et sénégalais particulièrement. Selon l’enseignant au département d’Anglais à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’intérêt est tout simple. Il souligne qu’en réalité, il n’y a pas de liberté anglaise, mais la Liberté qui est consensuelle à l’individu.

Pour lui, il n’y a pas d’être humain qui peut être séparé de la liberté, on est né avec et on meurt avec, selon le Pr Seydi. Il soutient que le reste n’est que des artifices dont les pratiques ont permis à la société d’installer certains clivages qui n’ont pas de place. « Ce texte m’a permis d’inviter les Africains à revoir leurs pratiques en matière de liberté. En Afrique, nous copions très mal ce qui se fait ailleurs, alors que même le libéralisme est né en Afrique, parce que l’Homo Erectus s’y est levé, ce qui constitue un premier acte de libération. A mon avis, on ne peut pas être exclu du débat du libéralisme, car l’Afrique est la terre d’où est partie cette idée de la liberté », a rappelé le militant de Rewmi. Il appelle les Africains à puiser au plus profond d’eux pour trouver des éléments de leur tradition qui sont capables de les propulser. Et d’après l’auteur de ce livre sur la liberté anglaise, c’est cela qui nous manque.

 

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