Moustapha Diakhaté explique ses positions tranchées contre le régime du président Macky Sall. Ce sont des convictions et non des rancœurs qu’il exprime. Face à Mamoudou Ibra Kane, ce dimanche 19 janvier, 2019, à l’émission le Jury Du Dimanche, l’ancien chef de Cabinet du président, Macky Sall, souligne que ses prises de position ne sont pas motivées par le fait qu’il soit écarté de la gestion du pouvoir. « Les Sénégalais sont victimes de leur histoire. Beaucoup parmi nous pensent qu’un homme politique limogé devrait immédiatement s’opposer et devenir un adversaire politique du Président. Je ne boxe pas dans cette catégorie », a-t-il signifié.
Poursuivant, Diakhaté évoque l’origine de ses dissensions avec le régime de Macky Sall. « Mon premier désaccord avec le gouvernement, c’était l’octroi du permis d’exploration (de Pétrole) à Frank Timis. Il ne remplissait pas les conditions de l’article 8 du Code pétrolier. Je l’avais déploré alors que j’étais ministre-conseiller. Ma conviction était fondée sur les propos de l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye, qui déclarait que le rapport de présentation qui a permis à Frank Timis d’obtenir ce permis était faux. Aujourd’hui, l’histoire m’a donné raison. Parce que, M. Timis a vendu ce permis à des dizaines de milliards et il est parti ». D’ailleurs, pour tirer cette histoire au clair, l’ancien parlementaire propose un jury d’honneur. Parce que, même si le dossier est pendant devant la justice, Diakhaté ne croit pas à son aboutissement.
« Suis toujours membre de l’Apr »
Répondant à une question d’un auditeur qui lui demandait s’il était toujours membre de l’Alliance pour la République (Apr), Moustapha Diakhaté déclare : « Je suis à l’Apr et compte y rester aussi longtemps que possible ». Une manière pour lui de couper court aux rumeurs.
« L’arrestation de Marius Sagna est arbitraire »
Interpellé sur l’emprisonnement de Guy Marius Sagna et Cie, Moustapha Diakhaté plaide leur liberté. Il estime que leur arrestation est arbitraire. « Les Sénégalais ont eu de nouveaux droits en matière d’expression des leurs libertés. Un droit constitutionnel, l’administration devrait se donner les moyens de l’encadrer », dit-il. Quid d’une manifestation devant les grilles du palais de la République ? « Ce sont les causes que l’on devrait voir. Si la marche était autorisée, les manifestants n’iraient pas jusqu’au Palais. La Cour Suprême a dit, pour que l’administration interdise une manifestation, elle doit justifier qu’elle n’a pas les moyens de l’encadrer », a répondu l’ancien président du groupe parlementaire de la majorité. « Le standard de notre pays au niveau international doit nous obliger à avoir un comportement irréprochable en matière d’exercice des droits civils et politiques des Sénégalais », tranche-t-il.