Famara, au défi du «Macky»

par admin

Installé officiellement dans ses fonctions, près de sept mois après sa nomination à la tête du Comité de pilotage du dialogue national, Famara Ibrahima Sagna préside, ce mardi, la première réunion de son comité de pilotage. A charge pour l’ancien ministre de l’Intérieur sous Abdou Diouf, mis au frigo depuis sa désignation par le chef de l’Etat, le 28 mai dernier, et dont le leadership est déjà contesté par la Commission politique du dialogue national, de concilier les positions et de diligenter en mode «fast-track» les diverses concertations. Un véritable challenge que lui impose le «Macky» pour déposer dans trois mois les conclusions du dialogue national sur la table du Chef de l’Etat, le véritable maître du jeu.

Entre «fast-track» et nécessaire conciliation des positions, le président du Comité de pilotage du dialogue national, Famara Ibrahima Sagna, est parti pour diligenter un dialogue national qui ne sera pas de tout repos pour lui. Tant les « embûches » sur le chemin de l’ancien ministre de l’Intérieur sous Abdou Diouf semblent omniprésentes. Pour cause, nommé président du Comité de pilotage du dialogue national, le 28 mai dernier, lors de la Journée dite du dialogue national, la première après la réélection du président Macky Sall à un second mandat de cinq ans,  Famara Ibrahima Sagna a tardé à être installé officiellement dans ses fonctions.

Alors que le volet politique du dialogue national organisait ses concertations et aboutissaient même à un certain nombre d’acquis dont les plus manifestes furent le report des élections locales de décembre et  l’élection des maires au suffrage universel, le maître du jeu a vraisemblablement eu un certain mal à mettre Famara Ibrahima Sagna en selle, en raison de conditions imposées par ce dernier lui-même, selon certains observateurs.

 Conséquence : le dialogue national appelé par le Chef de l’Etat, au lendemain de sa réélection à la présidentielle de février dernier, a trainé du fait de chapes de plomb difficiles à identifier. Il a fallu attendre le 26 décembre 2019, soit sept mois après la nomination de Famara Ibrahima Sagna à la tête du Comité de pilotage du dialogue national, pour voir le président Macky Sall installer le boss dudit Comité de pilotage.

Avec un agenda circonscrit dans un temps de 90 jours, pour conduire en mode «fast-track», les diverses concertations entre acteurs et déposer les conclusions sur la table du Chef de l’Etat, le véritable arbitre du jeu politique, social, économique et autre.  Un véritable défi que le «Macky» lance au président du Comité de pilotage du dialogue national qui tient sa première réunion, ce mardi 14 janvier 2020. D’autant que Famara Ibrahima Sagna devra rapidement trouver des points de convergence et/ou de conciliation avec la Commission politique du dialogue national qui a tenu, sitôt après l’installation officielle du patron du Comité de pilotage, à rappeler « son autonomie » et à « mettre en garde contre toute tentative de remise en cause de sa composition, de son fonctionnement et de ses décisions consensuellement actées».

Qui plus est, la Commission politique du dialogue national, réunie en plénière autour de ses diverses composantes (membres de la commission, plénipotentiaires des pôles de la majorité, de l’opposition, des non-alignés, de la société civile, de la Cena et du Cnra), rappelait sans ambages que, bien qu’ayant été « initialement créée comme cadre de concertation sur le processus électoral, ensuite comme cadre chargé du dialogue politique », elle avait évolué en une commission politique autonome qui travaillait sur « la base d’un code de conduite, de termes de références, adoptés  d’accord parties et à partir desquels d’importantes mesures consensuelles ont été  arrêtées pour l’approfondissement de la démocratie dans l’intérêt exclusif du peuple sénégalais ».

En outre, la commission cellulaire a fait remarquer, de manière claire, qu’elle fonctionnait depuis le 12 juin 2019  et que « la mise en œuvre de ses mesures consensuelles est du ressort exclusif du Président de la République qui en a pris l’engagement en tant que seule autorité de validation». Suffisant pour que la presse se saisisse de l’affaire et indexe un différend de fond entre le Général Mamadou Niang, patron de la Commission cellulaire, et Famara Ibrahima Sagna, le boss du Comité de pilotage du dialogue national.

BRAS DE FER, DUALITE AU SOMMET OU AMALGAME

Famara Ibrahima Sagna saura-t-il sublimer ce pseudo «bras de fer» ou autre «  dualité au sommet » avec la Commission cellulaire du Général Niang ? En faisant l’équilibriste pour permettre à la Commission cellulaire et au Comité de pilotage de fonctionner en parallèle, comme le lui conseille l’analyste Momar Diongue, ou tout simplement en imposant son leadership, voire les prérogatives politiques et juridiques à lui octroyées par le chef de l’Etat, en tant que président du Comité de pilotage du dialogue national. Ce que n’est pas loin de suggérer Birahime Seck, le coordonnateur du Forum civil pour qui « Il faut préciser que cette Commission dite du dialogue politique n’est pas légalement désignée par le décret instituant un Comité de pilotage du Dialogue national pour abriter la Commission politique ».

Et de poursuivre : « Cette entité qui s’autoproclame Commission du dialogue politique est juste un prolongement du cadre de concertation sur le processus électoral qui a été mis en place avant les élections pour discuter du fichier électoral. Par abus de langage, elle s’est auto-déclarée Commission du dialogue politique, mais c’est un cadre de concertation…

La seule Commission du dialogue politique qui existe est celle qui est prévue par le décret mettant en place le Comité de pilotage du dialogue national dirigé par Famara Ibrahima Sagna». De là à imaginer que le dialogue national entame ce jour, mardi, un pas décisif de son avenir avec l’entrée en lice du président du Comité de pilotage, il n’y a qu’un pas que certains observateurs franchiront facilement.

 

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