Il est aujourd’hui aisé de remarquer que les revendications des citoyens ne sont plus directement prises en charge par les leaders politiques.
Ñoo Lank a encore réussi le défi de la mobilisation, ce vendredi, sans que les leaders politiques, pourtant sensibilisés, n’aient daigné lever le petit doigt.
Les activistes et certains membres de la Société ont ainsi réussi à mobiliser les Sénégalais autour de la baisse du prix de l’électricité et la libération de Guy Marius Sagna.
Certes, il y avait des hommes et des femmes politiques à la rencontre, mais en l’absence de leurs de leaders. Une absence injustifiée.
Car, si c’est de la condescendance, c’est très mal placé. C’est vrai que nos hommes politiques s’embourgeoisent vite. Et qu’ils n’ont nullement envie qu’une bande d’activistes, rappeurs et autres, leur dictent la conduite à tenir. Surtout si ces derniers ont l’avantage de l’initiative.
Ils ne souhaiteraient pas être sous tutelle.
Toutefois, il est dommage de noter qu’ils sont absents à des rendez-vous importants où ils devraient être en première ligne.
Mais, tout cela n’est pas étonnant. Car, il nous semble que le Sénégal est en train d’amorcer un nouveau tournant.
De plus en plus en effet, ce sont les activistes qui sont sur le terrain et ils viennent de toutes les catégories sociales. Les Guy Marius Sagna de Frapp France dégage se disputent le terrain à un avocat de la trempe de Me Moussa Sarr qui, ce samedi, à reçu sa distinction de ‘’l’homme de l’année’’, pour son engagement en faveur des plus démunis à l’occasion de la célébration des 11 ans du quotidien Rewmi. Et ils sont loin d’être les seuls.
En effet, ce vent de promotion d’hommes et de femmes en dehors des sphères politiques, a envahi la planète et notre pays n’est pas une exception.
On a noté, depuis quelques années, une lassitude, une forme de dégoût de la chose politique chez de nombreux citoyens. Les hommes politiques ont perdu leur image, leur crédibilité. Ils ne font plus vraiment rêver. Car, l’engagement politique, naguère motivé par des convictions idéologiques fortes, est aujourd’hui intéressé.
Et comme la nature a horreur du vide, des hommes et des femmes prennent un peu partout leurs responsabilités et s’engagent de diverses manières pour faire changer le courant des choses.
Et, à ce propos, ce ne sera pas une surprise si, au Sénégal, dans les prochaines décennies, qu’un homme ou une femme sorti de nulle part occupe, un jour, le fauteuil présidentiel si jamais la tendance se maintenait.
Les hommes politiques n’ont certainement pas mesuré le degré des dégâts causés à leurs peuples du fait de la tortuosité de leurs démarches, des reniements, de la mal gouvernance, du clientélisme, des passe-droits, et j’en passe.
On est passé de mal en pis à ce propos. Et ceux qui arrivent au pouvoir tombent systématiquement dans les mêmes travers tout en croyant qu’avec une bonne communication, ils peuvent s’en tirer.
Certes, les partis politiques restent puissants et leurs leaders encore populaires, mais ils ont, de plus en plus, tendance à devenir des machines électorales qui ne s’activent que pour des élections.
Or, il y a les autres questions de société, d’économie, etc. qui sont tout aussi importantes.
Pour se convaincre de la gravité de la situation, il n’y a qu’à voir l’incompréhension qu’il y a entre les acteurs du dialogue politique et ceux du comité du pilotage du dialogue national.
Là où pullulent les politiques, se développement, finalement, une condescendance qui consiste à mépriser pratiquement les autres.
C’est pourquoi une fois au pouvoir, le leader politique commence à mépriser ses proches et les populations qui l’ont élu.
En conséquence, si les partis politiques ne s’amendent pas, si rien n’est fait pour revoir l’engagement politique, les populations ont le droit et même le devoir de promouvoir des hommes et des femmes nouveaux en leur confiant leur destin.
La vérité, simple, c’est que nous avons trop longtemps souffert de la politique partisane…
Assane Samb