«Pour que les gens s’occupent de la propreté, il faut qu’ils mangent à leur faim et soient en bonne santé»

par admin

Samedi dernier, le Sénégal a vécu au rythme du «Cleaning Day» initié par le Président Macky Sall pour nettoyer de fond en comble le pays. Mais pour l’économiste et consultant bancaire Mohamed Dia, il faut des préalables pour que les gens s’occupent de la propreté. Il faut qu’ils soient en bonne santé et mangent à leur faim, a indiqué Mohamed Dia qui était l’invité de l’émission «Objection» sur la radio «Sud FM».

La journée de propreté lancée en grande pompe samedi dernier par le Président Macky Sall requiert de quelques préalables. C’est du moins la conviction de l’économiste Mohamed Dia pour qui, même si la propreté est cruciale, il y a des prérequis. «Pour que les gens s’occupent de la propreté, il faut qu’ils soient en bonne santé et mangent à leur faim», clame-t-il. Il estime qu’au lieu de gaspiller des milliards de francs Cfa dans des infrastructures qui ne sont pas des priorités pour le pays, il fait construire et équiper des hôpitaux.

Décrivant une situation économique du pays on ne peut plus sombre, l’expert bancaire souligne que les Sénégalais ont faim. «Il y a un problème de survie au Sénégal, mais les gouvernants ne sentent pas cette douleur qui est réelle dans le pays. Ils ne sentent pas la souffrance qui est là. Et même s’ils avaient souffert par le passé, aujourd’hui qu’ils sont à l’aise, ils ne se soucient plus du reste», tranche M.Dia qui soutient que le contexte économique est plombé par l’endettement massif.

De 2.700 milliards Fcfa de dettes en 2012, renseigne-t-il, le Sénégal se situe aujourd’hui à 9.000 milliards Fcfa. «Je suis d’accord qu’il faut s’endetter pour se développer, mais tel n’est le cas avec Macky Sall. Il s’endette juste pour s’endetter et je ne vois pas jusqu’à présent comment cet endettement est en train de changer le quotidien des Sénégalais. Bien au contraire, il y a même une augmentation du prix de l’électricité. A chaque fois, c’est la même chose.

Lors de son premier mandat, le Président fait des folies et pour le deuxième, ce sont les Sénégalais qui doivent payer les pots cassés», fulmine le banquier qui, par la même occasion, juge désastreux le bilan économique de 2019. Peu optimiste pour l’année qui débute, il a soutenu que 2020 sera très dure à cause du caractère déficitaire du budget national.

Se prononçant sur la nouvelle monnaie Eco, il estime qu’elle n’apportera aucun changement. «Pour moi, le problème, c’est la parité ; mais l’appeler Franc CFA, Eco ou Sunugal, ce n’est pas le plus important. L’enjeu, c’est que la fixité n’a pas changé et c’est impossible d’industrialiser le Sénégal avec ce système», déclare Mohamed Dia qui ajoute par ailleurs que le Président Macky Sall peut avoir le nombre de mandats qu’il veut, mais il ne développera pas le Sénégal avec la voie qu’il a empruntée.

 

You may also like

Web TV

Articles récentes

@2024 – tous droit réserver.