Des « bombes » s’abattent sur le palais de justice de Dakar ce mardi, à l’ouverture du procès tant attendu du présumé meurtrier de la vice-présidente du Cese Fatoumata Matar Ndiaye. L’accusé qui est devant la barre accuse le questeur de l’Assemblée nationale Awa Niang d’être l’assassin de la dame. Il cite également les noms d’Abdoulaye Timbo, maire de Pikine et non moins oncle du Président Macky Sall. Selon Samba Sow, même la police est dans le coup.
Poursuivi pour assassinat, tentative d’assassinat, d’acte de barbarie, torture et détention d’arme sans autorisation, vol, Samba Sékou Dia Sow alias Bathie a fait face au juge de la Chambre criminelle de Dakar pour expliquer son acte.
Devant la barre, l’accusé a nié tous les chefs d’accusations qui pèsent sur lui. Mieux, il a fait des révélations sur les supposés meurtriers de la défunte Fatoumata Matar Ndiaye, incriminant le questeur Awa Niang, sa tante, un marabout, et la police. « Ils sont tous corrompus et impliqués dans ce meurtre », a-t-il déclaré à la barre.
Le récit glaçant du présumé meurtrier
« Les faits remontent au 19 novembre 2016, c’était le jour de mon anniversaire. Je voulais aller au Magal de Touba. Et ma patronne a refusé en me demandant de rester. Arrivée chez elle, elle m’a demandé de laver la voiture à la station.
Et c’est de là que j’ai été contacté par ma Tante, qui me demande de rencontrer un gars. Arrivé à la station, celui-ci m’a remis un bidon de lait qu’il m’a fait boire à la station, avant de me demander de le ramener chez Seynabou Gueye, Abdoulaye Timbo, Maïmouna Gueye.
Mais arrivé chez Madame Baldé, le marabout m’a ramené chez lui, c’est de là-bas que je me suis réveillé nu, mon corps rempli de sperme. Le marabout m’a demandé d’enfiler mon boubou, buvant le bidon de lait pour aller chez Fatoumata Matar Ndiaye. Arrivé chez ma patronne, le » mara (diminutif de marabout) » m’a dit de rester sur place. Et c’est là qu’il a commis son forfait. Mieux il m’a remis un couteau pour que je poignarde le fils, Adama Ba ».
C’est Awa Ndiaye la meurtrière, la police est mêlé jusqu’au cou
« Je vous le dis ici monsieur le juge » c’est ma tante qui a tout orchestré avec un marabout. Awa Niang (le questeur de l’Assemblée nationale), c’est elle la meurtrière. Si elle ose le démentir qu’il vienne le dire ici. Elle ne devrait même pas être un témoin. Je connais cette dame, elle était ma copine, c’est la première femme que j’ai connu dans ma vie.
J’ai été marabouté par ma Tante et Awa Niang. Lors de mes auditions j’ai été brutalisé, par les limiers, je le déclare ici: ils sont tous coupables, corrompus et mêlés jusqu’au cou. Donc tout ce qu’ils ont mentionné dans le PV, c’est faux »