A SON EXCELLENCE, MONSIEUR MACKY SALL,
«Votre phobie d’une cohabitation est la vraie raison d’un appel au dialogue précipité et foncièrement spécieux. »
Monsieur le Président de la République,les Sénégalais se souviennent que,juste après votre réélection à la tête du pays, vous leur avait adressé un message pour fixer l’orientation que vous comptiez donner à votre nouveau, second et dernier mandat. Et ce qu’il fallait retenir de ce discours ou vous paraissiez un tantinet emprunté et très mal à l’aise, peut-être le signe d’un manque de sincérité, c’est l’appel solennel au dialogue lancé à l’endroit de toutes les forces vives de la nation sans exclusive et plus particulièrement à l’opposition. Une main tendue que beaucoup de personnes, de tous les milieux et de toutes les strates sociales, souvent par opportunisme ou par pure hypocrisie, avaient vite fait de magnifier et vous présenter sous les oripeaux d’un homme de dialogue ouvert à la discussion et constamment à la recherche d’un consensus.
Monsieur le Président de la République,un tel jugement est manifestement en porte à faux et en totale opposition avec votre véritable profil ; celui d’un homme qui ne supporte pas la contradiction, complexé, introverti, intolérant, très rétif au dialogue et aux échanges d’idées avec une forte propension à la brutalité et à la violence ; l’épisode de votre forcing dans un bureau de vote à Fatick est là pour l’illustrer, de même que les multiples passages en force opérés au sein de l’Assemblée nationale pour le vote de vos lois. Un Président dont le registre lexical guerrier et belliqueux cache mal et difficilement un autoritarisme de mauvais aloi et qui a, de tout temps, fait preuve d’une morgue outrancière et d’une condescendance injustifiée vis-à-vis, non seulement des opposants mais aussi et surtout, ce qui est fort déplorable, des Sénégalais. Durant votre premier mandat de sept ans, jamais vous n’avez jugé nécessaire de dialoguer sérieusement et sincèrement avec vos différents contradicteurs de l’espace socio- politique ; au sein de votre parti personne n’ose élever la voix, toute velléité de contestation est très vite étouffée dans l’œuf. Vos appels sans conviction, informels et récurrents au dialogue ne sont que leurres, pièges, subterfuges, stratagèmes et manœuvres dolosives.
Monsieur le Président de la République,jamais vous n’avez prêté une oreille un tant soit peu attentive ni accordé le moindre intérêt aux doléances et autres revendications de l’opposition ; cette opposition républicaine que vous aviez juré, en bombant le torse, de réduire à sa plus simple expression, c’est-à-dire l’éliminer définitivement du champ politique. Quelle intention diabolique et quelle ambition méphistophélique qui ne font que refléter votre profonde personnalité, en totale contradiction avec la belle image d’Epinal que vos affidés et valets s’évertuent laborieusement et quelquefois maladroitement à vouloir imposer à l’opinion. Faisant montre d’un manque total de grandeur d’âme, de noblesse, de respect, de dépassement et d’ouverture d’esprit qu’exigent vos éminentes fonctions, vous n’avez eu de cesse et ne vous êtes jamais gêné de traiter l’opposition comme votre souffre-douleur et votre tête de turc. Les opposants ont subi votre pression, votre répression et votre oppression sans répit ; vous avez passé tout votre temps à les railler, à leur jeter des quolibets, des persiflages et des saillies, à tenter de les humilier et de les menacer. Pendant sept ans, vous n’avez fait qu’imposer vos oukases à tout le monde, sans exception ; vous avez fait montre d’un macky-avélisme extraordinaire.
Monsieur le Président de la République,vous avez été brillamment réélu avec un score très confortable et plus qu’honorable de 58,26% ; et en tenant compte de votre large majorité parlementaire mécanique à votre entière dévotion et d’une soumission totale et déshonorante à votre endroit, l’on doit pouvoir dire et affirmer, aisément sans risque de se tromper, que vous disposez de tous les leviers nécessaires et indispensables ainsi que de toute la latitude souhaitée pour gouverner tranquillement et continuer d’appliquer la politique qui vous a valu l’appréciation positive largement exprimée de la majorité des Sénégalais. Vous et vos partisans vous êtes vantés d’une éclatante victoire que vous considérez comme la manifestation de l’adhésion des populations à votre politique. Diantre ! Qu’avez-vous besoin de lancer un appel aussi pressant au dialogue ? Et comme s’en glorifient vos partisans, vous êtes le meilleur Président que notre pays ait jamais eu ; votre vision est exceptionnelle, juste et sans égale. Vous avez fait en sept ans plus et mieux que tous vos prédécesseurs réunis ; votre bilan est plus qu’élogieux, le PSE est le seul programme qui peut assurer le développement de notre pays et tutti quanti…Votre victoire est définitivement actée, le pays est relativement calme malgré quelques soubresauts, les Sénégalais, fatalistes à souhait et résignés, vaquent tranquillement à leurs occupations. Bon sang, gouvernez et continuez à dérouler le programme qui vous a valu d’être reconduit aux affaires ; c’est ainsi que ça se passe dans un pays normal.
Monsieur le Président de la République, au-delà du fait qu’il présente les allures d’une évidente, mais non moins maladroite opération de séduction et de charme, votre appel, dont j’ai toujours et à juste titre douté de la sincérité, constitue aussi un exercice d’exorcisme pour vous donner bonne conscience, parce que conscient que la victoire dont vous vous glorifiez est fortement maculée, entachée et remise en cause par de nombreuses pratiques frauduleuses, viciées, vicieuses, dolosives et malhonnêtes constatées et dénoncées tout le long du processus électoral. Cet appel était également destiné, dans une certaine mesure, à cette faune de bêtes immondes que sont les transhumants ; des scélérats qui, comme une horde d’hyènes et de chacals affamés, attendent patiemment et dans l’indignité la plus abjecte que le paresseux lion qui dort veuille bien leur jeter dédaigneusement quelques morceaux de boyaux et de viandes fétides pour satisfaire leur instinct alimentaire. Et pourtant, voilà ce que vous disiez de la transhumance « La transhumance est comme unepathologie gangrenant notre système politique, c’est un véritable cancer ». Ces traitres devenus des commensaux fréquentables, sont traités avec tous les honneurs et sont considérés mieux que les militants de la première heure relégués, aujourd’hui au rang de parias voire de pestiférés. C’est une de vos prouesses.
Monsieur le Président de la République, Il vous a fallu attendre sept longs mois pour installer le comité de pilotage présidé par Famara Ibrahima Sagna, alors que dans des pays comme le Bénin ou le Mali d’à côté, le dialogue national a été annoncé, organisé en moins de deux mois. Une telle lenteur s’explique tout simplement par un manque de volonté politique notoire de votre part ; un dialogue auquel vous ne croyez guère et qui entre dans votre stratégie pour atteindre plusieurs objectifs. Malheureusement, vous semblez bénéficier de la passivité voire de la complicité de certains partis d’opposition et de quelques segments de la société civile. Une question de logique et de bon sens me vient à l’esprit par rapport aux travaux de la commission politique. Quel crédit faut-il leur accorder alors que l’instance faitière chargée de la supervision, du contrôle et leur validation n’était pas en place. N’a-t-on pas mis les charrues avant les bœufs ? Cela manque de sérieux. Toutefois pour la bonne gouverne des populations, il faut signaler qu’il est de tradition, après chaque échéance électorale, que les différentes parties prenantes se retrouvent dans le cadre d’une concertation pour évaluer.
Monsieur le Président de la République,comme annoncé, votre appel au dialogue n’est point le résultat d’un coup de tête, c’est une stratégie que vous avez murement réfléchie et froidement conçue pour atteindre plusieurs objectifs. Le premier des objectifs qui parait le plus évident est la recherche d’une pacification de l’espace socio-politique et de report de responsabilité sur l’ensemble de la classe politique. A travers le dialogue national, vous cherchez à anesthésier l’opposition, à neutraliser toutes les forces de résistance et les foyers de contestation, à embrumer les esprits et enfin, à endormir les populations ; vous souhaitez exercer votre deuxième mandat et dérouler votre programme avec le moins de remous possibles. Le dialogue apparait ainsi comme un instrument de contournement des difficultés et de détournement des attentions sur les véritables problèmes, préoccupations et urgences de l’heure pour focaliser les esprits sur le déroulement d’une rencontre, d’une messe que le camp présidentiel va s’employer, c’est une de leurs lettres de mission, à prolonger indéfiniment par des blocages intentionnellement suscités. Les organes de presse stipendiés seront mis à contribution à cet effet.
Monsieur le Président de la République,vous êtes en train de dérouler une véritable stratégie d’étirement qui consiste à repousser les échéances et à retarder les délais. A titre illustratif, il n’est que d’évoquer votre mauvaise volonté manifeste d’installer à temps le comité de pilotage ; de même que prendra du temps la composition et l’installation des différentes commissions thématiques. On peut évoquer le report des élections locales au plus tard le 28 juin 2021 qui, selon les autorités, n’est qu’une date butoir à titre indicatif. Il faut vraiment être naïf pour y croire ; les différents acteurs politiques, notamment les partis d’opposition parties prenantes au dialogue, complices à bien des égards de ce qui est en train de se passer, doivent se convaincre que les locales se dérouleront en 2021. Tout récemment le ministère de l’Intérieur a fait savoir qu’ils sont prêts pour organiser les locales en 2020 ; si techniquement on ne peut en douter, compte tenu des expertises avérées et des expériences capitalisées par la direction générale des élections, il y a que politiquement le calendrier sera dicté par votre propre agenda.
Monsieur le Président de la République,vous n’avez qu’un objectif majeur pour ne pas dire crucial et vital, c’est de faire reporter les élections législatives pour les coupler avec l’élection présidentielle. Les élections municipales reportées jusqu’au mois de juin 2021, il va s’en dire que vous trouverez facilement un prétexte commode pour justifier un report subséquent des législatives dont vous exigerez le couplage avec l’élection présidentielle ; ainsi sera retenue une date unique pour les deux élections nationales en 2024. L’objectif principal que vous vous êtes assigné depuis fort longtemps, après avoir scientifiquement étudié la courbe de régression de votre électorat, est d’éviter une cohabitation inéluctable qui vous sera imposée par une victoire quasi certaine de l’opposition lors des prochaines législatives de 2022. Un tel scénario est la pire de vos hantises, une perspective traumatisante voire cauchemardesque pour le Président sortant que vous êtes, dont la gestion calamiteuse, catastrophique ainsi que la gouvernance tortueuse et sombre seront inévitablement mises à nu par une Assemblée nationale majoritairement composée de députés de l’opposition. Ces derniers s’évertueront et se feront un devoir historique de mettre en place des commissions d’enquêtes parlementaires pour élucider tous les scandales qui ont jonché et émaillé votre magistère qui a servi, honteusement, de terreau d’incubation de toutes les contre- valeurs et anti- valeurs qui ont fini par s’imposer comme des éléments paradigmatiques de gestion des charges publiques et d’exercice des responsabilités politiques. .
Monsieur le Président de la République, les responsabilités seront situées sans faiblesse ni état d’âme, et les opinions nationale et internationale seront objectivement édifiées sur les véritables coupables qui seront traduits devant la justice. Qui plus est, votre responsabilité morale sera fortement dénoncée dans certains dossiers ; et dans d’autres votre responsabilité pénale pourrait être envisagée. Le cas échéant, l’Assemblée pourrait s’autosaisir pour vous traduire devant la haute cour de justice pour haute trahison. Comme il appert, votre situation sera des plus délicates en cas de victoire de l’opposition aux prochaines législatives ; on pourrait considérer cela comme la fin prématurée de votre règne marqué par la déification du pouvoir présidentiel et la réification de toutes les autres institutions républicaines, vous faisant perdre de vue que seul le Pouvoir de Dieu est éternel. Une fin de règne qui interviendrait plutôt que prévue. C’est dans cette perspective que vous avez supprimé le poste de Premier ministre pour ne pas avoir à nommer une personnalité de l’opposition qui vous ferait ombrage. Vous êtes loin d’être d’une bonne exemplarité dans votre démarche, mais il faut vous reconnaitre une forme d’intelligence pratique ; seulement, elle pêche souvent par son manque de finesse.
Monsieur le Président de la République, pendant votre ennuyeux, insipide et narcissique one man show au palais de la République, vous étiez très à l’aise pour répondre à des questions faciles ; les auteurs de questions pertinentes n’avaient aucune possibilité de vous relancer d’autant que votre statut constituait un obstacle empêchant toute impertinence et imposant une forme d’autocensure. Il n’y a qu’une seule chose à retenir de ce monologue de complaisance ; vous avez exprimé de manière non équivoque vos véritables intentions pour 2024, vous avez dit, de manière subtile, mais clairement que vous envisagez sérieusement desolliciter un troisième mandat. A moins de jouer aux naïfs ou aux nigauds, tous les journalistes et analystes politiques sérieux savent décrypter les messages apocryphes de nos politiciens. A ce titre, ils ont une mission historique, un devoir moral et une exigence citoyenne à accomplir ; c’est celui d’éveiller et de conscientiser le peuple, de l’aider à comprendre pour qu’il ne soit pas surpris dans sa naïveté, trahi dans son ignorance et abusé dans sa confiance.
Monsieur le Président de la République, il faut reconnaitre, en toute honnêteté, que vous avez été suffisamment clair en précisant que cela relève de votre compétence exclusive de définir la politique du gouvernement. Vous vous êtes engagé à valider telles quelles les conclusions du dialogue national à la seule condition, dites-vous, qu’elles correspondent aux intérêts du pays que vous êtes seul à pouvoir apprécier. Il faut simplement en tirer la conclusion selon laquelle, à moins que par lâcheté ou par hypocrisie les uns et les autres refusent de voir la réalité, vous vous réservez la latitude de faire les choix en fonction de vos propres intérêts que vous assimilerez à ceux du pays. Et vos partisans, formatés et déjà préparés à cet effet, s’érigeront en « boucliers de la République », en hérauts de votre politique pour fustiger certaines recommandations du dialogue national dont les participants, notamment le Président Famara Ibrahima Sagna, seront accusés d’avoir outrepassé leurs prérogatives. Ils diront que les conclusions du dialogue national ne sont ni le Coran ni la Bible et qu’elles ne sauraient être opposables au Président. Malheureusement, des citoyens honnêtes et honorables ayant effectué un parcours professionnel élogieux, respectueux et respectables et fourni de bons et loyaux services à la nation, avec un sens élevé du devoir, se retrouveront comme les dindons d’une farce vaudevillesque. Toutefois, ils n’auront qu’à s’en prendre à eux-mêmes, parce qu’ayant été avertis à temps par des lanceurs d’alerte.
Monsieur le Président de la République, je trouve les propos du Président Doudou Wade très juste quand il vous décrit comme un homme qui n’a pas d’engagement et qui aime jouer. Certains Sénégalais pensent que vous vous complaisez dans le flou, le vague, l’imprécision, le clair-obscur, les expédients, la duplicité et la cachotterie ; pour d’autres votre parole est d’une instabilité pathologique et chronique au point qu’il serait toujours risqué et hasardeux d’y prêter un quelconque crédit. Un Président de la République,doit être honnête, sérieux, sincère, franc, véridique et transparent dans ses rapports avec ses concitoyens qui ne doivent, absolument, rien ignorer de ses projets, de ses ambitions et de ses véritables intentions. Il est l’esclave de son peuple dont il n’est qu’un simple délégataire ; et le propre d’un serviteur est de se mettre au service exclusif, total et permanent de son maitre qui, dans ce cas d’espèce, se trouve être le peuple détenteur de la seule légitimité qui vaille. Vos explications pour ne pas vous prononcer, de manière sans équivoque, par rapport au débat portant sur le troisième mandat sont non seulement fallacieuses et filandreuses mais surtout d’une incohérence et d’une niaiserie qui démontrent à suffisance, contrairement aux apparences, votre manque criard d’autorité sur votre parti. Vous parlez d’un blocage du pays qui sera à l’arrêt ; vos collègues du Niger, de la Mauritanie et d’autres pays n’ont-ils pas très tôt édifié leur peuple ? En quoi cela a-t-il empêché ces pays de fonctionner normalement ?
Aux Etats-Unis, en France comme dans toutes les démocraties majeures, avant même l’entame de son premier mandat, tout futur Président sait pertinemment qu’il ne peut en exercer un troisième ; pourquoi au Sénégal devrions-nous attendre le terme de votre second mandat pour savoir si oui ou non vous allez en briguer un troisième ? Excusez mon impertinence, mais c’est de la connerie et « DAG NIO YEPP »,vous semblez nous prendre pour des imbéciles.
Monsieur le Président de la République, une année se meurt inexorablement avec son lot de malheurs, d’injustices flagrantes, de dénis de justices intolérables, de violations de droits civils et politiques répétées et répressions inconsidérées ; avec son chapelet de précarité économique, d’impécuniosité chronique et de pauvreté grandissante, dégradante et avilissante ; avec son cortège interminable de principes foulés au pied, d’immoralité injurieuse, de dégradations et d’atteintes à nos mœurs, d’insultes à nos intelligences, de mensonges éhontés, de brigandages, de grande criminalité de la part des élites et de spoliations scandaleuses et affligeantes de nos ressources financières et naturelles. L’aurore, aux lueurs pales, d’une nouvelle année se pointe à l’horizon et dont, malheureusement, il ne faut espérer aucune perspective heureuse. Ne nous aviez-vous pas alerté en nous prévenant que cela va tanguer fort ? Aussi sommes-nous obligés de prendre acte, dans une impuissance totale, de vos propos, de cette annonce funeste et paralysante.
Monsieur le Président de la République, les Sénégalais conscients des enjeux se mettent en perspective pour aller au-delà d’une simple année nouvelle ; ils se mobiliseront pour une nouvelle ère qui ne débutera qu’au Terminus 2024 qui, il faut que vous en preniez dès à présent conscience, consacrera, non seulement la fin de vos fonctions présidentielles mais la disparition de tout un système politique de prédations des ressources du pays et d’exploitation des masses populaires. Il ne faut point désespérer d’un tel renouveau ; notre foi en Dieu ainsi que notre détermination collective et notre sursaut patriotique permettent d’y croire et d’espérer des lendemains meilleurs. Le sage ne disait-il pas « Que l’espéranceest une harpe à la voix douce entendue seulement de Dieu et de celui qui enjoue, et que ces deux auditeurs ont plus de poids que l’humanité touteentière ».
Puisse Allah Le Tout-Puissant, Maitre de l’univers et de nos destins fragiles d’êtres ignorants et insignifiants, ne point décevoir cette espérance populaire.
A vous Excellence, ainsi qu’à tous mes compatriotes « DEWENETY ».
Dakar le 31 Décembre 2019 Boubacar SADIO
Commissaire divisionnaire de police de
Classe exceptionnelle à la retraite.