«Macky Sall a raison de ne plus répondre sur la question du mandat»

par admin

C’est un Me El Hadji Diouf d’attaque. Outré par la manifestation du 29 novembre dernier devant les grilles du Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor (ex-avenue Roume) contre la hausse du prix de l’électricité, l’avocat proche du Président Sall plaide pour que Guy Marius Sagna et Cie répondent de leurs actes. Dans cet entretien accordé à «L’Observateur», Me Diouf évoque également, entre autres sujets, sa candidature à la Présidentielle de 2024, la question du troisième mandat…  

Le chef de l’Etat, Macky Sall, a effectué son traditionnel message à la nation à l’occasion du nouvel an. Quel commentaire en faites-vous ?

Je n’ai pas besoin de commenter le discours du chef de l’Etat. Lui-même a eu à le commenter avec les journalistes. Je ne trouve pas nécessaire de revenir sur son message.

Lors de son face-à-face avec les journalistes, le chef de l’Etat a été interpellé sur la question du troisième mandat. Il n’a pas donné une réponse tranchée. En tant que juriste, que  pensez-vous  de ce débat ? 

C’est un faux débat. C’est comme si on avait posé la question de savoir si le Président va faire 7 ans et non 5 ans. Cela n’a pas de sens. Tout a été tranché par la Constitution. Mais je ne voudrais pas parler de ce mandat, parce qu’il ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c’est ma candidature en 2024. Je suis de la coalition Benno bokk yaakaar, mais le Parti des travailleurs et du peuple (Ptp) ne dépend pas de l’Alliance pour la République (Apr). Et le Ptp entend faire de son leader le prochain président de la République du Sénégal. Je ne vais pas continuer éternellement à soutenir des gens. Macky Sall termine son mandat en 2024 et Me El Hadji Diouf démarre en 2024.

Vous comptez être candidat à la prochaine élection présidentielle ?

C’est évident. S’il plait à Dieu en 2024 je serai candidat à l’élection présidentielle.

Est-ce que c’est une candidature bien réfléchie. Et avec qui comptez-vous y aller ?

Je ne suis pas seul. Je dirige la coalition Léral et aujourd’hui elle est élargie. On prépare une sortie et nous allons montrer que nous avons beaucoup de mouvements et de partis politiques avec nous, qui dépassent de loin la coalition Léral qu’on avait aux élections législatives. Maintenant nous allons à la conquête des suffrages des Sénégalais. Parce que pour aller à une Présidentielle, il faut se lever très tôt et être prêt. Donc, je ne vais pas attendre à quelques mois de la Présidentielle pour annoncer au peuple ma candidature. Une élection présidentielle, c’est la rencontre d’un homme avec son peuple et aujourd’hui, il n’y a pas un meilleur candidat que Me El Hadji Diouf pour 2024.

Vous annoncez votre candidature pour 2024 et vous êtes toujours dans Bby. Ne pensez-vous pas que cela peut gêner vos alliés ?

Je leur tends la main et leur demande de me soutenir. La coalition Bby a été créée en 2012 pour élire Macky Sall, aujourd’hui il doit nous rendre la monnaie. C’est pourquoi je demande très respectueusement à tous les membres de Bby de réfléchir sur ma candidature. Et s’ils pensent que c’est la meilleure candidature, qu’ils viennent me soutenir, parce que j’ai l’expérience pour diriger le Sénégal et j’ai toujours défendu les grandes causes, au point qu’on me surnomme l’avocat du peuple. Je me suis battu du côté du peuple contre la réforme voulue à l’époque par le Président Abdoulaye Wade consistant à instituer un ticket présidentiel. Quand on a arrêté Bamba Fall, Khalifa Sall et d’autres leaders, j’ai manifesté mon désaccord et pourtant, je suis toujours dans Bby. C’est parce que je n’aime pas l’injustice. Et j’ai une démarche, mais il y a des gens qui ne comprennent rien et qui pensent que je critique Macky Sall pour le plaisir. Il faut saluer ma liberté de ton, mon indépendance. Et que les gens comprennent que si on critique Macky Sall ce n’est pas parce qu’on est contre lui. Qui aime bien châtie bien. Mais le malheur dans ce pays, c’est que les gens sont complaisants. Il faut que les gens apprennent la critique et l’autocritique.

Des proches du chef de l’Etat comme Sory Kaba avaient été virés parce qu’ils ont donné leur avis sur la question du mandat. Votre position ne risque-t-elle pas d’altérer vos relations avec le chef de l’Etat ?

Non parce que cette question du mandat est déjà réglée par la Constitution. C’est trop clair, nulle ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. Abdoulaye Wade avait dit : «Nulle ne peut faire plus de deux mandats», mais c’est par rapport au premier mandat qui vient après la réforme de la Constitution. C’était une tricherie et les gens pensent que Macky Sall va reprendre le même chemin que Abdoulaye Wade. Ce qui n’est pas possible parce que la réforme de Macky Sall confirme et réaffirme l’impossibilité de dépasser deux mandats. Donc Macky a raison de ne pas répondre à cette question. Il ne répondra pas et il faut que les gens arrêtent d’alimenter cette question, ce débat n’arrange que les nouveaux terroristes politiques qui s’érigent en donneurs de leçons et qui veulent empêcher Macky Sall de travailler.

Qui sont ces nouveaux terroristes politiques ?

Ce sont les soi-disant nouveaux leaders, antisystème, les nouveaux menteurs de la République et qui sont en train de s’activer comme insulteurs. Et le chef d’orchestre des insulteurs publics, c’est Ousmane Sonko. Il ne respecte personne, ni même la République parce que tout le monde sait qu’il y a un rendez-vous historique entre le chef de l’Etat et son peuple à la veille du chaque nouvel an. Chaque 31 décembre, le président de la République doit s’adresser au peuple qui lui a fait confiance. Mais ce garçon (Ousmane Sonko, Ndlr) qui n’est pas un patriote, qui se comporte comme un terroriste pense qu’il peut aller au même moment, priver le peuple d’écouter celui qu’il a élu.

Sonko est un opposant, n’est-ce pas de bonne guerre ? 

Ce n’est pas de bonne guerre. Il faut arrêter la complaisance avec ces bandits politiques. Sonko fait du banditisme politique. Mais seuls les nobles peuvent faire la politique correctement. La politique ce n’est pas l’animosité. Et s’il pense que c’est de bonne guerre, le 4 avril, il n’a qu’à louer des chars pour dire qu’il va faire défiler des jeunes qu’il a entrainés. Dans toute République, il y  a des rendez-vous historiques entre le chef des armées, le chef de l’Etat et son peuple. Il faut arrêter ce garçon (Ousmane Sonko, Ndlr).

Vous estimez que ce qu’Ousmane Sonko a fait est inélégant ?

Non seulement c’est inélégant, mais c’est sauvage, c’est idiot, c’est nul, c’est antipatriotique. C’est enfantin et c’est puéril. Mais c’est un nain politique, trop pressé et encensé par une certaine presse et les réseaux sociaux. Il a recruté des jeunes qui insultent à longueur de journée d’honnêtes citoyens dans les réseaux sociaux. De vrais chiens de garde qui ne réfléchissent pas. Mais cela ne passera pas et ça ne terrorise pas. Mais au Sénégal les gens ont peur d’être insultés, ils lui laissent un boulevard et il fait ce qu’il veut. Ce garçon est un brigand politique doublé d’un menteur qui créée des mensonges de 94 milliards FCfa. C’est un manipulateur hors pair, il est pire que Hitler.

Ousmane Sonko a une certaine notoriété politique et il est arrivé troisième à la dernière élection présidentielle ? 

Malheureusement au Sénégal certains ne réfléchissent pas pour. Qu’est-ce que veut dire arriver troisième avec 15% des suffrages ? Marine Le Pen est sortie deuxième à la Présidentielle française, elle est allée au second tour avec Macron, mais elle ne vaut rien. C’est une femme raciste, malade. On peut être président de la République et être une honte pour le peuple. Donc ne vous fiez pas aux positions d’un candidat dans une élection présidentielle. Il y a des gens qui le voyaient déjà président, mais ils se sont rendu compte que nous sommes en train de le démasquer. Sonko est soutenu par des lobbies, c’est un mercenaire. Il faut qu’il soit démasqué parce qu’il est dangereux pour la République. C’est pourquoi j’ai une mission historique, non seulement de combattre l’injustice, mais surtout de combattre un manipulateur hors pair, un escroc politique qui aime l’argent. Il a des financements occultes. Il a été le courtier de Tahibou Ndiaye (ancien directeur du cadastre : Ndlr) et il a volé beaucoup de terrains.

Vous n’êtes pas tendre avec Ousmane Sonko, mais qu’est-ce qui vous oppose réellement ?

D’abord en tant qu’avocat je ne suis pas tendre avec les voleurs. Ensuite en tant qu’homme politique, je ne suis pas tendre avec les manipulateurs de conscience. Le 23 juin 2011, j’ai tapé sur Abdoulaye Wade et pourtant j’étais avec lui, mais il voulait nous tromper avec le ticket présidentiel. Ce garçon est pire que tous les hommes politiques que j’ai connus et qui ne vivent que de manipulation. Je dois donc défendre le peuple contre les imposteurs, incarnés par Ousmane Sonko. Je n’ai rien contre l’homme, mais ce sont ses méthodes que je dénonce.

La hausse annoncée du prix de l’électricité a créé une vague de contestations. Il y a eu des manifestions, des arrestations et des emprisonnements…

Ces gens ne sont pas sérieux. C’est comme s’il n’y a jamais eu hausse du prix de l’électricité au Sénégal, de Senghor à Macky Sall. Dès son accession à la magistrature suprême, Macky Sall a d’abord procédé à une baisse et aujourd’hui avec cette hausse, qui ne concerne pas les ménages à faibles revenus, des gens veulent manipuler l’opinion. Cette hausse est une idée géniale qui permettra de financer les zones qui n’ont pas encore accès à l’électricité. Ce n’est pas une hausse pour faire une hausse.

Vous jugez que c’est une hausse normale ? 

C’est une hausse normale, mais il y a des terroristes encagoulés, des bandits et des drogués qui veulent déstabiliser le pays. Pour un rien ils descendent dans la rue et tympanisent les Sénégalais. Ils ne défendent pas le peuple et ils ne sont pas de la société civile. Ils racontent des histoires. Ils ne sont pas honnêtes. Il faut les mater. Macky Sall les a massacrés en 2019, ils ne sont pas remis de la défaite et ils ont promis de rendre le pays ingouvernable. Le fait d’aller devant les grilles du Palais porte atteinte à l’institution la plus prestigieuse du pays. Sonko aimerait que le Sénégal soit déstabilisé et avec ses lobbies qu’il puisse accéder au pouvoir. Sonko a un discours djihadiste, mais le plus grave c’est qu’il n’est pas un musulman. Il ne croit pas à Touba, ni à Tivaouane et il est contre le Prophète (Psl). Il est hypocrite et malhonnête. Si les Sénégalais savaient ce qu’il dit et ce qu’il fait…

Ces citoyens ont aussi le droit de manifester, mais avec l’arrêté Ousmane Ngom, certaines zones leur sont interdites. Vous pensez que l’arrêté Ousmane Ngom doit être abrogé?

Je ne parlerai pas de l’arrêté Ousmane Ngom, parce que je ne le reconnais pas. Mais aussi la Constitution sénégalaise n’a jamais donné l’autorisation de marcher.

Comment ça ?

Des gens trompent le peuple et continuent de le manipuler. La Constitution proclame le principe et les renvoie à l’autorité pour apprécier la manifestation, si elle doit l’autoriser ou pas. La Constitution fait appel au règlement, qui dit comment on doit réglementer la marche, l’autoriser ou la refuser. Mais on ne parle pas de cela. On se limite seulement au fait que c’est un droit constitutionnel. Il y a tous les droits dans la Constitution, mais il y a des textes pour appliquer les recommandations de la Constitution. Le droit de marche est laissé à la discrétion du Préfet et des Sous-préfets.

Vous estimez que Guy Marius Sagna et Cie sont allés trop loin ?

Ils ne sont pas allés trop loin, ils se fichent de la République. Ce sont des anarchistes qui n’ont aucun respect pour les lois de ce pays. Ce sont des fous qu’il faut soigner, sinon ils vont mettre le feu dans ce pays. Des Guy Marius Sagna ne sont pas à encourager. Il faut les punir, il faut les sanctionner sévèrement pour qu’ils ne soient pas érigés en exemple. Ce sont des marginaux qui aiment se faire voir. Ils se disent être pour le peuple. Mais qui les a élus ? Ils ne sont pas conseillers municipaux ni des députés, encore moins président de la République. Ils ne sont élus par personne pour parler au nom du peuple. Nous sommes dans une démocratie représentative. Il faut que force reste à la loi. Ils ont voulu créer le désordre et ils doivent rester en prison pour ça. Si on les laisse sortir, ils vont dire que l’Etat est faible.

Mais dans des pays comme les Etats Unis, les citoyens manifestent jusque devant la Maison Blanche. Pourquoi pas au Sénégal ?

C’est des Américains, ils sont tous instruis, on ne peut pas les manipuler ? Ils ne vont pas détruire les édifices publics. Ils ne sont pas des drogués qui vont se battre avec les forces de l’ordre. Ce sont des gens civilisés. Ils ont une conscience politique et ils manifestent de manière responsable. Mais si on permet à des anarchistes de manifester devant le Palais, demain ils tenteront d’entrer dans le bureau du président de la République. Ces gens ne sont pas des héros, mais des fous qui ont leur place à Fann. Ils doivent être corrigés sinon les symboles de la République seront désacralisés.

FALLOU FAYE 

 

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