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Après la seconde guerre mondiale, et par suite d’un diagnostic sans complaisance de leur retard dans maints domaines, les autorités allemandes et japonaises ont rallumé le feu sacré qui dormait en chacun de leur concitoyen.
Une décennie après leur destin tragique qui les avait fait toucher le fonds du tunnel, ils avaient déjà intégré le cercle des grands seigneurs. Une des raisons qui a placé ces pays à la ligne de crête des Nations qui gagne, mérite d’être contée.
Les autorités de ces pays avaient très tôt compris que parmi les autorités nationales, figuraient en bonne place la gestion rigoureuse du temps qui reste une donnée fondamentale du développement. Aussi ont-elles exclu de leur programme soporifique des rassemblements populaires sans objet véritable.
Dans notre Sénégal, cependant exception culturelle s’il en est vraiment, on ne semble pas avoir compris qu’il est urgent de gérer autrement et mieux le temps en coupant radicalement d’avec ces anesthésiantes cérémonies d’accueil de personnalités dont l’archaïsme n’a d’égal que les discours imbibés de sérénades.
Les expressions pays pauvres, premières victimes de la sécheresse, de la détérioration des termes de l’échange et d’un manque de cadres, des termes insaisissables quant au fond, devraient nous inviter à plus d’ardeur.
Mais pour notre malheur ou pour amuser la galerie fortement médiatisée, ces raisonnements paresseux sur lesquelles tout le monde devait se pencher pour avoir distrait et cloîtré le peuple depuis des décennies dans une situation de mendicité permanente, ce slogan doit être banni de notre vocabulaire, de notre pratique.
Une autorité est-elle en visite dans une vision mal famée qui n’a plus besoin de travail de consistance, de rigueur que de folklore ? Un hôpital doit-il recevoir une autorité qu’on déplace des centaines de personnes des heures durant, oubliant ainsi le travail ?
Dans ces conditions, Lorsqu’on nous répète à longueur d’année que nous sommes en train de faire basculer les masses populaires sur la pente du développement harmonieux, la voie est encore loin de nous y conduire.
Car nous côtoyons encore non pas les pays du Tiers-Monde, mais les pays du Quart-Monde. En témoigne notre rang aujourd’hui.
