Les citoyens sénégalais ont le droit de marcher jusque devant les grilles du palais ou sous les fenêtres du ministère de l’Intérieur, pour exprimer leurs revendications. Le point de vue est défendu par le secrétaire exécutif d’Amnesty international Sénégal, Seydi Gassama, qui regrette que les mêmes restrictions de libertés sous Wade sont en vigueur sous Macky Sall. « Ce à quoi on assiste au Sénégal aussi bien sous le régime d’Abdoulaye Wade que sous celui de Macky Sall, c’est que les mêmes restrictions ont continué à prévaloir », constate-t-il.
Prenant faits et cause pour l’activiste Guy Marius Sagna arrêté pour avoir manifesté devant le palais, Gassama déchire l’arrêté Ousmane Ngom. « Le plateau de Dakar, c’est la partie de la ville où il y a des centres de pouvoir. Or, si on empêche aux gens de manifester là où il y a les centres de pouvoir, évidemment, on restreint le droit de manifester. Je l’ai toujours dit, lorsque les partis politiques manifestent, ils doivent pouvoir le faire jusque sous les fenêtres du ministère de l’Intérieur pour pouvoir rencontrer le maître des lieux, pour pouvoir lui soumettre leurs revendications », défend-il dans les colonnes du Témoin.
Avant d’ajouter : « les grilles du palais ne sont pas un domaine militaire. Elles ne sont pas un sanctuaire où on ne doit pas manifester. Je ne blâme pas l’attitude de Guy Marius Sagna ».