Le festival de Lyndiane a vécu en ce début de semaine. Du 29 au 31 décembre dernier, il a permis aux Ziguinchorois de renouer avec la culture, en offrant la tribune la plus enviée aux leaders politiques de la région. Invité de choix de ce festival de Lyndiane, le maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé. Face aux reporters de Kewoulo, l’ancien ministre des forces armées de Abdoulaye Wade a décliné ses ambitions. Après avoir occupé de hautes fonctions dans l’Etat, il n’a désormais d’ambition que de succéder à Macky Sall.
Ceux qui croyaient en avoir fini avec lui peuvent déchanter. Après sa déclaration de candidature à la dernière présidentielle et son virage qui a laissé plus d’un Casamançais sur sa soif, Abdoulaye Baldé est de nouveau dans la course de ce qu’il faut, désormais, appelé « l’après Macky« . Même s’il n’a pas ouvertement évoqué l’hypothèse d’un troisième mandat présidentiel de Macky Sall, qui pourrait repousser ses ambitions personnelles, -puisque le sujet est tabou dans les rangs des supporters de Macky Sall- le maire de Ziguinchor a défoncé une porte pourtant déjà ouverte: puisque tout politique aspire à gouverner.
Au micro des reporters de Kewoulo, l’ancien ministre des forces armées, qui était en déplacement au festival de Lyndiane, a déclaré avoir « beaucoup de projets pour les jeunes » de ce quartier oublié qui avaient, pourtant, beaucoup cru en lui. Alors qu’en 2008, sa promesse de trouver un emploi pour chaque foyer de Ziguinchor avait séduit les masses, le maire de Ziguinchor est, aujourd’hui, à la recherche de l’alléchante promesse électorale. De plus en plus politisés, ces jeunes, qui avaient bouté le baobab Robert Sagna hors de la mairie pour l’installer aux manettes, sont, aujourd’hui, devenus ses principaux pourfendeurs. Et promettent d’en finir avec lui, convaincus que « le nouvel espoir de la Casamance« , Ousmane Sonko, ferait un meilleur maire que lui.
Alors que tous croyaient qu’il allait quitter la scène politique avec le départ de Macky Sall dans 5 ans, puisque désormais son destin est lié à celui de ce dernier, il a surpris son monde. Droit dans ses bottes, il a déc laré n’avoir d’autres ambitions nationales que de succéder à Macky Sall à la présidence de la République. Aussi, Abdoulaye Baldé n’a pas manqué de rappeler que le président de la République du Sénégal est un membre de sa famille et que, à ce titre, ils entretiennent « d’excellentes relations. » Si le jadis très populaire maire de Ziguinchor continue de susciter des passions, c’est que les populations ne savent toujours pas quoi faire de ce fils si imprévisible.
Son dernier retournement de veste, lors de la présidentielle, est pour certains une grosse insulte à l’intelligence de ce peuple de refus, si épris de la parole donnée. Et, puisque l’homme politique n’a jamais fait le pas vers ce même peuple trahi qui l’avait adoubé, pour lui demander pardon et tenter de se justifier, seul l’avenir dira si la Casamance l’accompagnera dans la concrétisation de cette nouvelle ambition présidentielle.
Parce que, ici, même si la pomme de la discorde a déjà été avalée depuis l’acceptation de la seconde élection de Macky Sall, le gout très amère du reniement du patron de l’UCS garde toujours toute son acidité. Et dans ce pays du refus, il est de coutume de dire que « lorsque une personne te fait boire du sang, il faut lui servir du pus. »