Alors que les supputations vont bon train au sujet des motivations réelles du chef de l’Etat qui, au moment où il semble bannir toute discussion au sein de camp concernant le troisième mandat, procède au renforcement de sa coalition par la promotion des alliés de la dernière heure.
Momar Diongue, journaliste et analyste politique, interpellé par la rédaction de Sud quotidien, souligne que le président Sall après avoir martyrisé l’opposition durant son premier mandat, est en train de l’amadouer soit pour se baliser la voie du troisième mandat le moment venu, soit pour créer un vaste rassemblement pour son futur dauphin.
«Le chef de l’Etat est en train de se renforcer, de créer un vaste mouvement autour de sa personne et cela, bien avant l’élection présidentielle. Je dirais même que cette dynamique a commencé au Conseil des ministres décentralisé tenu à Kaffrine.
En marge de cette rencontre, il avait dit qu’il allait réduire l’opposition à sa plus simple expression. C’est le premier repère qui explique à mon avis cette dynamique. J’y reviendrais tout à l’heure. Le deuxième repère, ce sont les élections législatives de juillet 2017 où le président Macky Sall s’est rendu compte que sa coalition, Benno Bokk Yaakaar, était en train de s’affaiblir ou de s’essouffler. Car, au sortir de ces législatives, il avait à peine 51% des suffrages même si le mode de ce scrutin lui a permis d’avoir une majorité avec énormément de départements qu’il a remportés. Mais toujours côté suffrages, il était quasiment titillé par l’opposition/ C’est pourquoi il a senti la nécessité de renforcer la coalition Bby. Et si vous souvenez bien, c’est au sortir de ces législatives qu’il à commencé à faire appel à ses anciens frères libéraux : Modou Diagne Fada, Farba Senghor, Pape Samba Mboup, Souleymane Ndènè Ndiaye, Serigne Mbacké Ndiaye qui l’ont tous rejoint pour élargir les base de la coalition Benno Bokk Yaakaar pour aller vers une grande coalition présidentielle. Donc, c’est depuis cette élection qu’il s’est lancé dans cette dynamique.
Maintenant, je l’ai évoqué un peu plus haut, je considère le Conseil des ministres décentralisé de Kaffrine comme étant le premier repère de cette dynamique de renforcement du président Sall tout simplement. Si vous vous rappelez de la déclaration du chef de l’Etat, lui-même disait qu’il allait réduire l’opposition à sa plus simple expression. Et dans sa démarche, il a fait recours à deux stratégies dont la première a été utilisée durant son premier mandat où il était question pour lui de ne pas faire de quartier à l’opposition.
C’est la raison pour laquelle il l’a martyrisée à l’époque. Ceux qui avaient des velléités pour entraver son chemin pour le second mandat, on a vu le sort qui leur a été réservé. Certains sont allés en prison comme Khalifa Ababacar Sall à la faveur de l’affaire dite de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, Karim Wade avait fait les frais de la Crei, le Pds a vu énormément de ses responsables arrêtés et emprisonnés au point qu’il soit obligé de se concentrer sur leur libération plutôt que penser à se massifier et à s’organiser. Ensuite, il a réussi à travers la loi sur le parrainage à faire invalider les candidatures de certains ténors de l’opposition dont Malick Gakou, Pape Diop, Hadjibou Soumaré, Aïda Mbodj pour ne citer que ceux-là. Donc, il avait réussi à martyriser l’opposition et ne lui donner aucune chance de pouvoir entraver son chemin pour le second mandat. Ça, c’est la méthode du premier mandat».
«AMADOUER L’OPPOSITION POUR SE BALISER LA VOIE DU TROISIEME MANDAT, LE MOMENT VENU»
Maintenant, contrairement à cette méthode pour le second mandat, il amadoue l’opposition et c’est ce qui l’a amené à donner quelques sucettes à ceux qui étaient dans le camp de l’opposition et qui ont finalement décidé de le rejoindre. C’est le de Cheikh Tidiane Gadio récemment élevé au rang de vice-président de l’Assemblée nationale, Aïssata Tall Sall nommée Envoyée spéciale du président de la République. Auparavant, il a fait la même chose avec le maire de Ziguinchor, Abdoulaye Balde mais aussi avec Thierno Lô nommé président du conseil d’administration de la société chargée de la gestion du Ter (Train express régional). Donc après avoir martyrisé l’opposition durant son premier mandat, Macky Sall est en train de l’amadouer. Puisqu’il a non seulement nommé certains de ses frères libéraux, il a scellé ses retrouvailles avec le président Wade.
Il a aussi permis la libération de Khalifa Ababacar Sall par le biais d’une grâce présidentielle. Et enfin, il a tendu la main au reste de l’opposition pour entrer dans le cadre du dialogue politique. Donc, la méthode utilisée par le président Sall durant son premier mandat est contraire à celle qu’il est en train d’utiliser actuellement pour créer un vaste mouvement autour de sa personne mais pour quelle finalité. À mon avis, je pense que cette finalité peut être double puisque le président Sall sait que le débat sur le troisième mandat va fortement finir sur une question de rapport de forces. Et s’il travaille pour avoir l’essentiel de la classe politique autour de lui, peut être qu’il lui sera beaucoup plus facile, le moment venu, d’aller vers un troisième mandat si c’est vraiment dans ses intentions».
«UN VASTE RASSEMBLEMENT (...) POUR SON DAUPHIN»
«L’autre possibilité, c’est de créer un vaste rassemblement autour de sa personne pour éventuellement que tous ses souteneurs aillent dans le sens qu’il leur indiquera au moment où il choisira son dauphin. Tout simplement parce qu’il sait que ce dernier (dauphin) aura besoin d’une grande majorité présidentielle pour pouvoir éventuellement passer parce que ce dauphin n’aura pas le temps d’ici là de peaufiner un coefficient personnel, d’asseoir sa notoriété, de se préparer à temps et d’avoir un appareil. Donc, soit Macky Sall travaille pour lui-même dans la perspective d’un troisième mandat pour qu’au moment où il en aurait l’intention, qu’il n’y ait pas une opposition farouche pour l’empêcher et que la majorité présidentielle soit suffisamment forte afin que le rapport de forces lui soit favorable. Ou bien il travaille à créer un vaste mouvement pour son dauphin».
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Khew - 12/11/2019 - 12h 55
Le facteur le plus important a été oublié Allah Soubhanahou tallah. C'est Allah qui donne le pouvoir à qui il veut et il l’arrache quand il veut. Le seul danger de Macky c'est Sonko car c'est le seul opposant. Macky briguera un 3eme mandat car rien ne peut l’arrêter sauf le peuple peut mais on connait la mentalité Sénégalaise tek ataya ak wakh rek. Mais bon d'ici 2024 il se passera beaucoup de chose.
SENEGALUS - 12/11/2019 - 13h 07
EN 2024 MACKY ET SES INSECTES PUANTS SERONT DORENAVANT CONJUGUES AU PASSE. TOUT LE RESTE C'EST DU BLA BLA
Lamine - 12/11/2019 - 13h 11
Mon cher a peut etre aussi oublier le peuple qui l attendra de pied ferme s' il tenterait un troisieme mandant. Le dernier mot inchala nous reviendra
Eeerrr - 12/11/2019 - 13h 20
Vous avez oublié Dieu dans votre analysePersonne ne pouvait penser à 6 mois des élections de l an 2000 que Macky Sall serait consacré En 2019 Macky ne sera ni président ni son dauphin in cha allah
Diallodjiery - 12/11/2019 - 14h 29
Aucun opposant parmis les nouveaux poissons pêchés par Macky Sall. Il manipule mais ne fait que tourner en rond. La vrai opposition est là et sera la le moment venu.
Dino - 12/11/2019 - 14h 55
Arretez de nous souler avec Dieu Dieu. Dieu n'a rien a foutre des affaires des hommes. Dieu ne donne ou ne prend aucun pouvoir. Ce sont soit les electeurs soit les maguouilles qui mettent quelqu'un au pouvoir. Donc inscrivez vous et allez voter le jour du vote et vous verrez si Dieu va dire autre chose que ce qui sort des urnes. Et ce qui sort des urnes c'est exactement ce que vous avez foutu dedans. Quel Dieu? Vous lá comme mon gamin de 3 ans que j'ai emmené hier au magasin pour lui dire de choisir son cadeau et le communiquer au pere Noel.
Bounkhatab - 12/11/2019 - 18h 13
EN CHERCANT UN 3 EME MANDAT OU A PLACER UN DAUPHIN , MACKY PERD ET PERD,
Manlafi - 12/11/2019 - 18h 25
L'esprit sénégalais a changer depuis l'an 2000. Le Sénégalais en son fort intérieur ne veut plus voir un président avoir plus de deux mandats. Macky peut faire tout ce qu'il veut mais le sénégalais préféra choisir même un crapaud au palais.2024 sera la fin de Macky.
Back - 12/11/2019 - 18h 43
Analyse vraiment simpliste ! Et vous croyez que l'opposition réelle et une partie du peuple qui ne sont pas en accord avec lui vont se laisser faire